L'attente des souscripteurs au programme AADL-CNEP dans la wilaya d'Alger risque encore de perdurer. Djamel Bessa, président-directeur général de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP-Banque) est catégorique : « Il y a ceux qui ont émis une demande de logement . Il y a ceux qui ont versé la première tranche. Au total, il y a 180 000 demandes. Il est quasiment impossible de satisfaire toutes ces demandes », a-t-il avoué, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale. La CNEP-Banque, en compagnie de l'AADL, a été chargée de réaliser un programme de 65 000 logements en 2001. Presque dix ans après, ils sont plus de 2500 souscripteurs à avoir reçu, en 2001 ou 2002, des avis favorables ainsi que des ordres de versement. Depuis, le rêve a viré au cauchemar. Expliquant ces retards hallucinants, M. Bessa a évoqué l'indisponibilité du foncier dans la capitale, empêchant la concrétisation dudit programme. Et afin de contenir le mécontentement des postulants, l'invité de la radio a soutenu que les postulants ayant procédé au versement de la première tranche seront « satisfaits ». Il a laissé entendre que cette catégorie de postulants est prioritaire. Pour ce faire, un programme de 18 000 logements est en cours de réalisation à Réghaïa, dans la banlieue d'Alger. Les autres, ceux qui avaient émis uniquement des demandes de logement, peuvent toujours attendre. « Le fait de déposer une demande pour un logement ne constitue pas un droit au logement. Il n'est pas dit qu'ils seront exclus. Il y aura satisfaction des demandes au fur et à mesure des programmes », tente de rassurer M. Bessa. Il faut reconnaître que la gestion du dossier des souscripteurs au programme AADL-CNEP a été caractérisée par un imbroglio qui ne dit pas son nom. Ballottés entre les services des deux entités, les postulants ne savaient plus à quel saint se vouer. Le transfert de certains dossiers de l'AADL à la CNEP – 47 000 dossiers – a donné du tournis aux postulants concernés. A plusieurs reprises, ils sont sortis dans la rue pour crier leur colère, exigeant la régularisation de leur situation. M. Bessa a estimé par ailleurs que « 1500 dossiers de demande de crédit immobilier à taux bonifié ont été traités et accordés par la CNEP-Banque. Les autres dossiers réceptionnés sont actuellement en cours d'examen ». « La solvabilité des demandes devrait inciter les promoteurs à investir dans ce créneau », souligne-t-il. L'opération de traitement des dossiers a débuté le 14 mars dernier, date de publication du décret exécutif portant sur les crédits bonifiés. Les personnes ayant déposé leurs demandes de prêt avant cette date ne peuvent bénéficier des taux bonifiés. Selon ce responsable, les délais de traitement sont en moyenne de quatre jours ouvrables au niveau d'une agence Cnep pour un crédit ne dépassant pas les 2 millions de dinars, de trois jours ouvrables au niveau du réseau (grande agence) pour un crédit allant de plus de 2 millions de dinars à 5 millions de dinars, et de deux jours ouvrables pour les crédits supérieurs à 5 millions de dinars, traités au niveau de la direction des crédits aux particuliers de la banque. A en croire M. Bessa, ce nouveau produit enregistre un « fort engouement ». Le crédit bonifié – taux d'intérêt fixé à 1% pour les revenus allant de 1 à 6 fois le SNMG (soit de 15 000 à 90 000 DA) et à 3% pour les revenus représentant 7 à 12 fois le SNMG (jusqu'à 180 000 DA) – concerne seulement l'achat d'un logement collectif ou la construction d'un logement rural.