Le président-directeur général de cette banque, M. Bessa, a indiqué que 13 000 logements sous la formule location-vente sont en cours de réalisation. Les besoins insatisfaits restent importants : uniquement dans la capitale, l'AADL enregistre 183 000 demandes. Le programme de 65 000 logements décidé par la Cnep-Banque en 2002 n'a connu sa phase d'exécution qu'en 2006. Le démarrage des travaux de réalisation de ces logements, qui seront vendus selon la formule de location-vente, a accusé un retard de 4 ans. Les raisons sont, pour son P-DG M. Djamel Bessa, qui était hier l'invité de la Chaîne III, objectives. La banque ne disposait pas, selon lui, d'acte propriété et de permis de construire pour pouvoir lancer l'opération. Ces formalités administratives ont freiné, indique M. Bessa, l'exécution effective du projet jusqu'à 2006. Il est recensé jusque-là quelque 13 000 unités en cours de réalisation à travers le territoire national. Un autre lot de 23 000 logements est prêt à être lancé une fois toutes les conditions “objectives” réunies. Néanmoins, la Caisse d'épargne et de prévoyance prévoit la réception, durant l'année 2009, de 733 logements à Bir El-Djir (Oran), 320 unités à Sétif, 265 autres à Constantine, 70 à Skikda et près de 600 appartements à Bouira, soit près de 2 000 appartements à livrer en 2009. Le P-DG estime que l'ensemble du programme sera livré entre 2009 et 2010. La liste des bénéficiaires, faut-il le rappeler, a été établie par les services de l'AADL qui ont déjà acquis une expérience avec leurs deux propres programmes (2001 et 2002). Autrement dit, toutes les demandes n'ayant pas été satisfaites ont été automatiquement versées dans les programmes futurs qui ne sont autres que ceux de la CNEP. Concernant les bénéficiaires, le premier responsable de la Cnep a annoncé la tenue, dès la semaine prochaine, d'une réunion avec les responsables de l'AADL. L'objectif assigné à cette rencontre est que les deux partenaires essayent de coordonner leurs actions de sorte à ce que les dossiers soient traités suivant les mêmes critères et les demandes satisfaites selon la disponibilité. Il est, certes, sûr que la Cnep acceptera les demandeurs de l'AADL en fonction de son offre, mais il n'en demeure pas moins que ses propres clients, c'est-à-dire ses épargnants qui postulent pour cette formule, seront prioritaires. La Cnep, qui est le promoteur de ce programme, fait face depuis quelques années à un sérieux problème de manque d'assiettes foncières pour concrétiser ses projets. Rien que pour Alger, où l'AADL a reçu plus de 183 000 demandes, la Cnep a obtenu une surface pour réaliser seulement 2 000 à 3 000 logements. Ce qui est loin de répondre à cette forte demande. “Il faut être réaliste, nous ne pourrons pas couvrir de tels besoins à court terme”, reconnaît M. Djamel Bessa sur les ondes de la radio Chaîne III. Pour lui, édifier 183 000 logements à Alger nécessite essentiellement des moyens physiques ; en termes plus clairs, une offre foncière adéquate. Le P-DG de la Cnep n'évoque pas un problème financier. En un mot, l'établissement dispose, en effet, de liquidités plus que suffisantes. L'établissement est classé au premier rang parmi ceux qui disposent de liquidités de par sa particularité de banque des ménages. En termes plus précis, la Cnep dispose de liquidités évaluées à environ 8 milliards de dollars. La collecte de l'épargne des ménages, qui suit une progression d'année en année, constitue un moyen de la politique de financement prônée par les dirigeants de la caisse au profit de l'immobilier et de l'ensemble des intervenants du secteur de l'habitat. Cependant, ce matelas de liquidités ne correspond paradoxalement pas au plan de charge de la Cnep. Car, depuis 1994, la caisse d'épargne n'a financé que 170 000 logements et n'a réalisé que 50 000 logements. Or, avec une telle manne financière, la Cnep a la possibilité de réaliser un programme plus important que ce qu'elle a pu concrétiser jusque-là afin de réduire un tant soit peu les méfaits de la crise de logement dans notre pays. Le problème est lié, selon M. Bessa, à la demande de financement et non pas à la disponibilité de l'offre de ces derniers. L'acte de bâtir, la promotion immobilière ne dépendent pas uniquement des moyens financiers, mais aussi d'un certain nombre d'éléments qu'il faut prendre en considération, notamment la disponibilité du foncier, les capacités des entreprises de réalisation, leur solvabilité… Dans ce sens, la réunion de la semaine prochaine traitera également de la nouvelle offre que fera la Cnep à l'AADL. Il s'agit de la mise à la disposition de l'agence des moyens financiers de la caisse pour la réalisation des programmes de logements location-vente et autres. En un mot, la formule location-vente AADL est relancée. Par ailleurs, M. Bessa affirme que le prix moyen du logement Cnep, estimé en moyenne à 3 millions de DA un F4, reste “extrêmement abordable”, compte tenu de la conjoncture actuelle. Il est loin d'égaler celui pratiqué sur le marché secondaire, c'est-à-dire de particulier à particulier. Le P-DG reconnaît que les délais d'études des dossiers de demande et les procédures administratives restent relativement longs. Cela est dû aux mesures d'évaluation et de la gestion du risque qui ne sont pas compressibles. La Cnep a, sur un autre registre, décidé de financer les PME qui activent en amont de l'acte de bâtir telles que les entreprises de réalisation, de production de matériaux de construction... Le P-DG de la Cnep n'annonce pas de baisse de taux d'intérêt appliqués. Ils demeurent les mêmes, à savoir 5,25% pour le financement des entreprises et entre 5,75% et 7% pour le particuliers. Badreddine KHRIS