Plusieurs bourgades relevant de la commune de Ouzera (sud de Médéa) souffrent depuis le mois de juin de coupures fréquentes d'eau potable. Ces coupures peuvent parfois durer jusqu'à une semaine, comme cela s'est produit, apprend-on, au niveau du village de Ben Haddou (10 km du centre-ville de Médéa). « Il faut faire le guet », déclarent des habitants de cette bourgade, car « même les horaires de dotation se trouvent parfois perturbés. D'ailleurs, la semaine passée, beaucoup de ménages n'ont pas pu remplir leurs jerricans. La mise en eau du réseau d'AEP qui se faisait d'habitude vers les coups de six heures du matin n'a pas eu lieu. L'autre semaine, on est restés sur notre soif puisque l'alimentation du quartier a commencé à partir de deux heures du matin et a duré une heure, avec un très faible débit », affirme un habitant de Ben Haddou. Un autre enchaîne dans le même sens en précisant qu'il a eu quand même « droit » à plusieurs jerricanes d'eau trouble, ce vendredi, avant que celle-ci, ne devienne claire. Exhibant un récipient rempli d'eau terreuse, « c'était carrément de l'eau remplie de terre », ajoute-t-il. Dans de telles situations, les habitants se ruent souvent vers les puits du village, mais depuis quelques temps des problèmes ont été notés au niveau de ces points d'eau. Il s'agit principalement de la vétusté du matériel de pompage souvent mis à l'arrêt en raison du manque de maintenance et de l'usage forcé. « Pour remonter de l'eau du fond du puits, on est obligés de revenir à la corde, ce qui fait augmenter considérablement le temps de desserte par individu. Ceci n'est pas sans créer une atmosphère de tension et de nervosité parmi les usagers », assure notre interlocuteur. Les raisons de ces perturbations dans l'AEP sont pourtant bien identifiées depuis belle lurette. Lors des travaux de déblaiement et de terrassement effectués au niveau des chantiers situés entre Ouzera et Médéa, les dégâts subis au réseau de l'AEP sont parfois préjudiciables, ce qui accentue la pénurie et fait perdre des quantités considérables d'eau potable. Ce qui provoque la colère des populations est le fait que le réseau d'AEP desservant leurs localités, soit touché au moins une dizaine de fois depuis le début de l'année, alors que jusqu'à l'heure actuelle, aucune action préventive n'a été prise pour remédier à cette situation préjudiciable, surtout avec la persistance de la canicule.