De moins en moins de bus pour desservir la localité de Ben Haddou (13 km du centre-ville de Médéa) qui totalise plus de 1500 habitants. Les quelques « tacos » qui circulent encore, nous disent les habitants, refusent de déposer leurs passagers au terminus situé à l'intérieur de la localité. La raison avancée, nous explique-t-on, est l'état de dégradation du dernier tronçon pour accéder au centre de Ben Haddou. En pente prononcée, les propriétaires de ces transports évitent souvent de l'emprunter surtout dans le trajet retour en raison de la forte charge des usagers « entassés ». L'autre raison, nous expliquent les habitants de Ben Haddou, est le démarrage des travaux de l'entreprise Cosider, sur le tronçon effondré au niveau du lieu-dit l'Estrade. « Auparavant, même avec des bus pleins à craquer, on pouvait quand même rejoindre le centre de la localité de Ben Haddou par le chemin en amont en évitant les grandes pentes qui caractérisent le chemin, maintenant, en attendant la fin des travaux, seul le chemin cabossé plus bas, encore sans éclairage public, relit cette localité au chef-lieu de la daïra d'Ouzera », déplore un citoyen. En dehors des premières heures de la matinée ou des heures de fin de travail, tout au long de la journée, les habitants de Ben Haddou peuvent patienter parfois plus d'une heure pour voir enfin stationner au village à quelque 400 m un bus qui repart aussitôt à la hâte dans sa course infernale de « collecte » des passagers. Un autre problème lié à cette situation de pénurie de transport en commun est celui des lycéens des bourgades éparses dans la région d'Ouzera. Ils doivent emprunter deux bus, centre-ville de Médéa-Ouzera et Ouzera-Ben Haddou, pour continuer ensuite une bonne distance à pied pour rejoindre leur chez soi. En effet, la sortie des classes au-delà de 17h pour les lycéens et les universitaires, à partir du centre-ville de Médéa, pose un véritable problème du moment qu'aucun bus ne dessert ces localités rurales à partir d'Ouzera passé 17h 30 et parfois bien avant en hiver. Cette situation fait peur aux parents d'élèves qui craignent surtout pour leurs filles, sachant le caractère de rudesse du climat continental dans cette région montagneuse. Des tentatives de la part de quelques parents d'élèves auprès des directeurs d'établissement, apprend-on, pour revoir l'emploi du temps ou leur changer de groupes. « Si les autorités locales nous encouragent à réintégrer nos villages, les moyens vitaux font toujours défaut : manque de moyens de transports, chemins vicinaux dégradés, pas d'éclairage public… », regrette un habitant du douar Beni Aïch.