Mgr Teissier, responsable de l'Eglise en Algérie, devait s'entretenir avec le pape Jean-Paul II ce lundi. Témoin vivant du parcours du pape, Mgr Teissier dresse un bilan positif de son pontificat. Comment la communauté catholique d'Algérie vit-elle la maladie du pape ? Et à combien peut-on estimer cette population sur tout le territoire algérien ? Il existe des catholiques sur tout le territoire algérien. Alger, Oran, Béjaïa, sur les chantiers pétroliers, dans les universités, il y a des étudiants africains catholiques... On peut dire qu'elle avoisine les 10 000 personnes. Nous suivons les événements et nous n'avons pas d'autres informations que celles divulguées par les médias. Nous prions pour la santé du pape et sommes solidaires. Pouvez-vous apporter des témoignages sur le personnage ? Le pape a voulu aller jusqu'au bout de son chemin en assumant dans la foi les épreuves de sa santé. Il a fait la messe à partir de son lit, et c'est significatif de toute sa vie, durant laquelle il a été fidèle au message de Dieu. Nous avons profité de son dynamisme, du temps où il était responsable de l'Eglise. Il a su s'élever avec force contre les guerres en Irak et nous avons apprécié son initiative de dialogue interreligieux. Quel est votre avis sur sa succession ? La responsabilité du choix de son successeur repose sur un collège de 120 cardinaux qui devront se réunir dans les 15 jours suivant le décès du pape Jean-Paul II. Ils doivent chercher la personne la mieux placée pour diriger l'Eglise catholique. Et tel qu'on l'a observé pour la nomination du pape Jean-Paul II, cela peut être quelqu'un auquel nous n'avons pas du tout pensé. Il faut faire confiance à la sincérité de ceux qui vont voter. Existe-t-il un lien entre le Vatican et l'Algérie ? Depuis juillet 2004, Mgr Thomas Yeh est ambassadeur du pape, donc du Vatican, en Algérie. Il est originaire de Taïwan et est l'ambassadeur en Algérie, mais également en Tunisie, même si sa résidence se trouve ici. Actuellement, il est en voyage en Tunisie. Il est responsable des relations entre les autorités algériennes et le Vatican. Avant lui, il y avait Mgr Kasujja Augustin, qui est originaire de l'Ouganda. Il a été ambassadeur en Algérie durant six ans. Nous avons l'impression que toutes les tentatives de maintenir en vie le pape Jean-Paul II ont été tentées. N'est-ce pas contraire à la religion catholique ? Le pape Jean-Paul II a bénéficié des mêmes traitements que n'importe qui d'autre qui serait dans cet état de santé. On lui a relancé le cœur, mais il n'y a pas eu d'acharnement thérapeutique. Actuellement, il refuse de retourner à l'hôpital et se fait soigner à domicile.