La cité côtière de Stidia vit depuis plus d'une quinzaine d'années un véritable paradoxe. En effet, avec la quasi-disparition de la bande de sable qui recouvrait son unique site balnéaire qui jadis abritait quelques gros centres de vacances - dont celui de la mutuelle des fonctionnaires de la fonderie Ducros et la PCA - cette coquette bourgade s'enfonçait dans l'anonymat le plus mortel. Une éphémère reprise de l'activité commerciale interviendra voilà plus d'une année lorsque les travaux de la trémie furent entamés, obligeant les automobilistes à transiter par le village. Mais l'embellie ne durera qu'une seule saison. En effet, dès la réouverture partielle de la circulation sur la RN11, les habitants retrouveront une insoutenable lassitude. Avec son vignoble en pleine réhabilitation, la ville pourrait tirer quelque avantage de sa fort accidentée façade maritime. Mais voilà que dès le début de la saison estivale, un contrôle de la qualité de l'eau met en évidence la présence de germes pathogènes. Vacances à bon port C'est l'alerte générale au niveau des directions du tourisme et de la santé. Les craintes de voir surgir des MTH mettront du temps à se dissiper. Mais avec ses rochers qui affleurent de partout, Stidia-Plage n'offre plus qu'un spectacle désolant d'une station balnéaire abandonnée. Avec la route qui accuse un trop long retard, toutes les bonnes volontés locales ne peuvent offrir le moindre espoir d'une saison estivale acceptable. Pourtant, les alternatives ne manquent pas. La plus prometteuse serait d'aménager l'accès à la plage qui jouxte celle d'Ouréah sa voisine de l'Est. Le sentier était jadis fonctionnel. Mais c'est la remise en culture du vignoble sur cette pente douce qui l'obstruera définitivement. L'idée aurait trouvé le meilleur accueil au niveau de la direction du tourisme qui verrait d'un bon œil l'ouverture d'une nouvelle plage portant ainsi leur nombre total à pas moins de 19 sites. Cela permettrait à la mairie de compenser l'aversion des vacanciers pour l'ancienne plage. Il y a enfin la possibilité de remettre du sable sur cette dernière, d'autant que l'idée n'est pas aussi saugrenue qu'il paraît. En effet, les immenses quantités de sable en provenance du chantier de la trémie que l'entreprise est en train de déposer sur la côte rocheuse en contrebas pourraient servir à combler le vide de Stidia-Plage. Il faudra aussi aménager l'accès et équiper l'endroit des commodités élémentaires que sont les douches et les sanitaires. Unique parade contre la propagation des coliformes fécaux et autres agents infectieux que l'homme libère dans la nature par nécessité. C'est à ce prix que Stidia retrouvera son animation d'antan. Celle qui en faisait l'une des plus belles plages de Mostaganem et certainement la seule avec Kharrouba à bénéficier d'une réelle et efficace protection naturelle contre les vents dominants. Au grand bonheur des marins pêcheurs qui continuent malgré le dénuement et l'isolement d'activer dans ces eaux poissonneuses où l'on peut croiser aussi bien les délicieux mérous que les sublimes langoustes. Dommage que l'exiguïté de l'abri oblige à remonter sur la terre ferme, au prix d'efforts surhumains, la trentaine d'embarcations qui y trouvent refuge.