L'amour, un des sentiments les plus humains, traduit pour le poète le triomphe de la vie. La joie d'exister est révélée par l'amour. Seul celui qui aime est capable de percevoir toute la beauté du monde : « Le chant des oiseaux est suave. Qui le comprend ? Celui qui pleurait son chagrin d'amour, qui en rêve se voyait oiseau. » L'amour, selon Djamel Amrani, est un sentiment universel qui permet à l'homme de manifester ses qualités morales, celles de l'âme, du cœur et de l'esprit. « Tu m'appelles toujours de ta voix débordante, de lumière et d'amour. Je vois tes nouveaux traits, tendres et rayonnants, et beaux comme toujours. » (1) Mais, la palette de Djamel Amrani ne comporte pas seulement des teintes douces et délicates. Il a parfois recours aux couleurs crues éclatantes. Alors, la voix du poète change brusquement d'intonation, prend des accents prophétiques, résonne comme un appel. Et l'appel de la patrie est le plus important : « Je suis toujours prêt à mourir pour toi, mon unique vie ne me suffit pas, j'en aurais voulu mille et une aussi pour les sacrifier à toi, ma patrie. » En fait, les mots « patrie » et « mère » ces notions sublimes et chères à nos cœurs, son souvent synonymes dans les vers de Djamel Amrani. C'est avec chaleur qu'il exalte l'amour filial. Fils unique, le poète n'avait que sa mère. La mort de cette dernière lui a été fatale. Il ne supporta pas l'immense chagrin de cette séparation. Djamel Amrani a toujours décrit « l'attente de l'absente » comme un supplice : « Des monts qui venez, chers oiseaux, n'avez-vous pas vu ma mère ? Des mers qui venez, vents nouveaux, n'apportez-vous sa voix chère ? » « L'attente de la mère » est pénible, angoissante, douloureuse. Souvent vaine - selon Amrani - car, la plupart du temps, « l'absent » où « l'absente » ne revient pas. Il faut reconnaître que « la guerre d'Algérie » a profondément marqué le poète. Torturé par les paras de Bigeard, il a gardé cette « douleur corporelle et psychique » durant toute sa vie. Toutefois, les éclairs d'espoir ne manquent pas dans les poèmes de Djamel Amrani. (2) (1). Les « extraits de poèmes » sont inédits. (2). Louable initiative : El Watan prépare actuellement un livre contenant « les articles » publiés par D. Amrani dans le journal durant les années 1990.