« Le régime algérien est faible ; il est disloqué et divisé. Il est également isolé sur la scène internationale. Le pouvoir n'est fort que par la passivité des citoyens », a affirmé le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, à l'adresse des étudiants adhérant à son parti, hier, lors de son discours préliminaire à l'ouverture du regroupement national des étudiants du RCD à l'auberge des jeunes de la ville de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou. Au cours de ce rendez-vous, le patron du RCD n'omettra pas de rappeler aux jeunes militants de sa formation politique que « la situation de la jeunesse algérienne est à la fois une solution et un problème dans notre pays, car celui qui réglera le problème de la jeunesse sortira le pays de la crise », avant d'ajouter : « Quand un pouvoir ne donne aucune chance à ses enfants, il les livre à toute sorte d'aventures. La jeunesse qui a été induite en erreur est la grande perdante dans l'impasse algérienne. C'est cette jeunesse qui est découragée à force de voir un pays démoli par la violence, l'arbitraire et la misère ; ceux-là finissent très mal, puisque le pouvoir leur donne mille et une raisons de renoncer à tout et à partir. » Dans son discours, M. Sadi n'a pas cessé de se référer à l'histoire. Il invite les jeunes à ne pas prendre « exemple sur des dirigeants qui ne croient en rien et ne respectent rien ; ceux-là n'ont ni programme ni bilan ; même pas une évaluation ». L'orateur conseille les participants, par contre, d'aller se ressourcer et chercher les repères dans l'histoire en s'armant de la même détermination que Amirouche, Lotfi, Abane, Ben M'hidi, et celle de tous les héros de la guerre d'Algérie que la 4e puissance coloniale de l'époque, la France, n'a pu persuader d'abandonner la lutte. « Entre les maquis terroristes, le naufrage des harraga, il y a la Soummam et le message du 1er Novembre », illustre-t-il son propos avant de soutenir : « Il y a des messages permanents dans l'histoire et une deuxième manière d'envisager la situation de la jeunesse algérienne. Il y a des repères historiques positifs, un cadre politique qui vous permet de retrouver ces repères et apprendre à défendre vos droits et à militer. » Par ailleurs, le docteur Sadi insistera sur le savoir, seul garant d'une réussite dans la vie sur les plans matériel et moral. « La chance que vous avez d'être des étudiants vous permettra donc de connaître les événements glorieux qu'a connus le pays et les hommes qui l'ont fait. Cette chance vous offre également l'opportunité d'apprendre les langues étrangères, maîtriser l'Internet pour casser cet isolement, s'ouvrir au monde. Cette chance si vous la saisissez, c'est la clé de votre avenir », conclut-il en pédagogue. Notons enfin que le regroupement qui s'étalera sur deux semaines a réuni plus de 200 étudiants issus des différentes universités algériennes.