Le FMI n'a pas encore mesuré précisément l'impact du coronavirus sur l'économie mondiale. Il a simplement indiqué que la croissance serait moins forte que celle enregistrée l'an passé. Les gouvernements, confrontés à la pandémie du coronavirus, doivent stimuler l'économie mondiale de façon coordonnée s'ils veulent stabiliser la situation, a souligné hier la directrice générale du FMI dans un blog. Toutes les mesures, «tout ce travail – qu'il soit monétaire, budgétaire ou réglementaire – est plus efficace quand il est effectué en coopération», écrit Kristalina Georgieva. «Un contact constant et une coordination étroite sont les meilleurs médicaments pour garantir que la douleur infligée par le virus est de courte durée», a-t-elle ajouté. Le FMI n'a pas encore mesuré précisément l'impact du coronavirus sur l'économie mondiale. Il a simplement indiqué que la croissance serait moins forte que celle enregistrée l'an passé. Mais à mesure que les écoles ferment, que l'activité économique s'arrête du fait des mesures de confinement, de nombreux économistes redoutent que le monde ne tombe en récession. La Chine, deuxième puissance économique mondiale, a déjà dévoilé hier une série d'indicateurs moroses pour janvier et février : la production industrielle s'est contractée pour la première fois en près de 30 ans, tandis que les ventes de détail se sont effondrées. Mme Georgieva note que des mesures importantes sont annoncées «quotidiennement», qualifiant d'«audacieuses» celles prises dimanche par les banques centrales. La Banque centrale américaine a, par exemple, brutalement abaissé ses taux à zéro pour contrer une baisse de la croissance attendue au deuxième trimestre et rassurer les marchés face aux ravages de l'épidémie. Au même moment, la Fed participait à une action concertée pour s'assurer que le monde ne manquait pas de dollars hier. «Mais clairement, il reste encore beaucoup à faire. A mesure que le virus se propage, une action coordonnée accrue sera essentielle pour renforcer la confiance et assurer la stabilité de l'économie mondiale», martèle Kristalina Georgieva. La patronne de l'institution de Washington a en outre rappelé que le FMI était en capacité de mobiliser 1000 milliards de dollars de financement. Elle a par ailleurs exhorté à aider les pays émergents qui souffrent de la fuite massive de capitaux. Le gouvernement allemand a annoncé hier qu'il se préparait à protéger les entreprises du risque de faillite que fait courir l'épidémie de coronavirus. «Nous voulons éviter que les entreprises soient obligées de déposer le bilan parce que l'aide promise par le gouvernement n'est pas arrivée à temps» en raison de procédures administratives, a déclaré à la presse la ministre de la Justice, Christine Lambrecht. L'obligation légale de déposer le bilan au bout de trois semaines en cas de manque de liquidités pourrait ainsi être suspendue. Le gouvernement d'Angela Merkel avait promis vendredi dernier aux entreprises un crédit «illimité» pour les maintenir à flot, dans le cadre d'un paquet économique atteignant au moins 550 milliards d'euros, soit le plus important de l'histoire de l'Allemagne d'après-guerre. Les entreprises des secteurs du tourisme et des services, les plus touchées par l'épidémie, sont parmi les candidats probables à cette aide. Le groupe TUI, n°1 mondial du tourisme, a ainsi demandé hier l'aide de l'Etat. La compagnie aérienne allemande Lufthansa devrait elle supprimer environ deux tiers de ses vols dans les prochaines semaines. Les restrictions de voyage se multipliant, le groupe a vu son cours boursier diminuer de moitié depuis janvier. En France, le gouvernement a pris la décision de soutenir les entreprises pour éviter que ces dernières déposent le bilan. C'est à travers des aides qui visent, entre autres, à prendre en charge une partie des salaires des employés mis au chômage, le décalage du paiement des impôts pour les entreprises en difficultés. La Russie, elle aussi, a annoncé hier une série de mesures pour soutenir l'économie et lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, débloquant des fonds et appelant les entreprises à davantage de responsabilité. «Le gouvernement peut utiliser une réserve de 300 milliards de roubles (3,6 milliards d'euros au taux actuel) dans le budget de cette année» pour faire face aux «dépenses prioritaires» et «soutenir les industries et les citoyens», a déclaré le Premier ministre, Mikhaïl Michoustine, lors d'une réunion ministérielle télévisée. Parmi les mesures annoncées, le gouvernement va soutenir l'approvisionnement des commerces en produits essentiels en offrant des prêts bonifiés aux commerçants et en mettant en place un «couloir vert» douanier pour faciliter l'importation des produits de première nécessité. Le Premier ministre a également annoncé des mesures de soutien aux secteurs du tourisme et du transport aérien, particulièrement touchés, notamment par le biais de report d'impôts, une mesure qui pourrait être étendue à d'autres secteurs. Le gouvernement veut également offrir des prêts à taux préférentiels aux petites et moyennes entreprises et augmenter le volume des subventions qui leur sont destinées.