Décidée par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, en concertation avec son homologue français, Edouard Philippe, la suspension de toutes les liaisons aériennes et maritimes pour le transport des voyageurs entre l'Algérie et la France entrera en vigueur à partir de ce soir, et ce, jusqu'à nouvel ordre, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus. Pour pouvoir appliquer ces consignes dans les meilleures conditions, Air Algérie et Algérie Ferries ont adapté leurs plannings, afin notamment de rapatrier nos compatriotes qui le souhaitent. «Ces 16 et 17 mars (aujourd'hui, ndlr), nous avons maintenu la cadence maximale avec cinq vols Paris-Alger. Le dernier vol régulier aura lieu depuis l'aéroport Charles-de-Gaulle (ce soir) à 20h30», indique Zoheir Houaoui, représentant général d'Air Algérie pour la zone France-Nord. Selon lui, «de nombreux voyageurs qui n'ont pas réservé ont pu quand même embarquer en occupant les places vides. Ils étaient au total 509 pour la journée (d'hier). Après le dernier vol programmé, nous prendrons une décision en concertation avec les autorités algériennes ici en France pour programmer éventuellement une desserte afin de rapatrier les derniers compatriotes souhaitant rentrer au pays». Quant à Algérie Ferries, elle a déjà programmé deux traversées pour évacuer les voyageurs bloqués en France : Marseille-Oran (aujourd'hui, 17 mars) et Marseille-Alger (demain, 18 mars). En plus des deux entreprises nationales, les compagnies étrangères se sont également adaptées à cette urgence sanitaire. Transavia, filiale low-cost d'Air France-KLM, a ainsi annulé tous ses vols vers l'Algérie, au moins pour les deux semaines à venir. «Pour l'instant, il s'agit des vols entre les 16 et 31 mars. Au-delà de cette date, nous aviserons nos clients de la reprise ou non de nos dessertes, en prenant en considération l'évolution de la situation sanitaire dans les deux pays», nous a précisé le service communication de Transavia France. Le groupe Air France-KLM a décidé, d'ailleurs, de réduire drastiquement le nombre de vols effectués par sa flotte dans le monde, pendant deux mois, pouvant atteindre jusqu'à moins de 90% de son offre actuelle. De même, Corsica Linea a suspendu ses traversées Marseille-Alger jusqu'à nouvel ordre. «Nous avons déjà anticipé l'annulation de la traversée du 16-17 mars, dans le cadre de l'activation de la phase 3 du plan gouvernemental français de la gestion de la pandémie. Maintenant, avec la nouvelle décision du gouvernement algérien, nous nous adapterons et nous tiendrons informés nos clients concernant les prochains départs programmés», assure l'attachée de presse de la compagnie corse. Pour rappel, en application de la loi européenne en matière de transport aérien et maritime des voyageurs en cas de circonstances exceptionnelles, là en l'occurrence une grave crise sanitaire, les voyageurs touchés par ces annulations n'ont le droit à aucune indemnisation. Par contre, tous les billets réservés et annulés seront remboursés à 100%. Il y a, par ailleurs, une possibilité de modifier les dates sans frais de modification, avec néanmoins de probables différences de prix à régler, si le tarif du nouveau voyage est plus élevé que l'ancien.