C'est au tour de la vallée de la Soummam d'être sécurisée en matière d'approvisionnement en eau potable. Après les transferts des barrages de Beni Haroun, de Taksebt et le MAO (Mostaganem-Arzew-Oran), aujourd'hui, Béjaïa bénéficie du transfert des eaux du barrage de Tichy Haf. Le programme que s'était imparti le secteur de l'hydraulique suit son cours, mettant à l'abri du stress hydrique un nombre toujours plus important d'Algériens. C'est lors d'une visite dans la wilaya de Béjaïa que le ministre des Ressources en eau, A. Sellal, a pu s'enquérir de l'état d'avancement des travaux devant permettre à 23 communes de ne plus souffrir du manque d'eau. Et il a été affirmé que Béjaïa-Ville devrait déjà passer à un approvisionnement plus important avec des plages horaires plus longues, à savoir 12 heures d'eau sur 24 tous les jours. « D'ici la fin de l'année, il est prévu que Béjaïa ville puisse passer à un approvisionnement H24 pour tous les quartiers ; notre objectif à l'horizon 2025 est d'assurer un approvisionnement quotidien », a déclaré le ministre. De ce fait, des projets et des études sont en cours pour la réalisation d'un autre barrage qui devrait augmenter les capacités d'approvisionnement de la wilaya pour les communes situées dans la région ouest. Et puis, il est prévu de réaliser une station de dessalement d'eau de mer d'une capacité de 100 000 m3/jour, dont les travaux devraient être lancés dans les mois à venir. Ceci pour en finir définitivement avec les coupures d'eau. Il faut cependant souligner que les ressources en eau existent dans la région. Le barrage d'où vient d'être effectué le transfert est rempli aujourd'hui à hauteur de 80 millions de mètres cubes d'eau. Dans ses meilleurs jours, il peut atteindre les 150 millions de mètres cubes. Et puis, comme l'a rappelé A. Sellal, l'eau est de bonne qualité. Le bassin versant du barrage se trouve essentiellement à Sétif, il est connu pour ses hivers enneigés. Ce qui reste à faire pour le secteur de l'hydraulique, c'est de tester les conduites, qui sont vétustes pour certaines. Le ministre affirme que 70% d'entre elles sont fiables mais une fois remplacées et bien calibrées, l'approvisionnement devrait se faire tous les jours, durant 18 à 20 heures. Vingt-trois communes sont aujourd'hui sécurisées. Reste à régler le problème de l'assainissement de l'oued Soummam. Deux stations sont prévues à Akbou et Sidi Aïch, devant permettre à cet oued jalonné de détritus en tout genre sur de nombreux kilomètres de retrouver un peu de sa clarté. Un travail qui n'aura de sens, soutient M. Sellal, qu'avec l'implication effective de la population. Le souci de l'économie de l'eau et des actions responsables devant empêcher toute forme de pollution des ressources doivent impérativement naître dans l'esprit citoyen. « Soummam veut dire aigre… Alors est-ce que c'est la roche ou ce sont les hommes qui participent à l'aigreur de l'oued ? » a interrogé le ministre. Prochaine étape : le transfert des eaux de In Salah vers Tamanrasset.