Après 25 ans de retard, le plus grand complexe hydraulique du pays est mis sous tension. C'est l'heure de vérité. Le grand complexe hydraulique de Beni Haroun est mis sous le régime des essais techniques. Il a fallu attendre 25 ans. Retardé, tout d'abord, pour des raisons purement financières, puis pour d'autres problèmes liés au terrorisme, le barrage de Beni Haroun est enfin mis sous tension. D'une capacité d'emmagasinage d'environ un milliard de m3, le plus grand barrage du pays, Béni Haroun, devra sécuriser une bonne partie de la région est. Cette phase de mise sous pression est au moins de 72 heures. La barre de tension devra monter jusqu'à 90 barres pendant la phase des essais. «C'est une machine unique, fabriquée spécialement pour le barrage de Beni Haroun», explique le ministre des Ressources en eau, en déplacement à Tébessa. L'infrastructure devra connaitre des essais de pression extrême, c'est-à-dire jusqu'à 80 barres, une tension qui suscite la panique. «Nous n'avons pas le droit à l'erreur, car la moindre bêtise va nous coûter cher», laissa entendre, encore Abdelmalek Sellal. Une fois la mise sous pression achevée, viendra ensuite la phase de remplissage et de la mise en service des transferts. Cinq couloirs seront opérationnels au lancement, en attendant le sixième qui viendra renforcer le système à compter de l'année 2008. Le système Beni Haroun, une fois mis en service, devra alimenter au moins six wilayas de l'Est. Sa gestion, jugée sophistiquée, sera assurée par une cellule autonome. C'est le cas, d'ailleurs, de quatre autres complexes du pays, en l'occurrence, le système Mostaganem-Arzew-Oran, le Taksebt, le Koudiat Acerdoune et le grand transfert de Aïn Salah à Tamanrasset. «Nous devons être très vigilants quant au fonctionnement de la machine», soutient ainsi le ministre, interrogé par la presse, en marge de sa visite à Tébessa. C'est la panique! Les jeux du hasard sont interdits. Interrogé sur la situation à l'Ouest, jugée plus critique, le ministre a laissé entendre que l'apport s'est nettement amélioré. «Le MAO n'est pas un échec», a répondu Abdelmalek Sellal à notre question sur ce projet qui traîne lamentablement la patte. Considéré comme étant l'un des cinq grands complexes hydrauliques, le système Mostaganem-Arzew-Oran connaîtra un retard de 6 mois. Le ministre explique que ce dernier a été remis sur les rails après un blocage dû à la résiliation du contrat avec le groupement allemand chargé de la réalisation du barrage de Chlef, l'un des quatre lots du MAO. Les trois autres lots du système, à savoir le barrage de Kerrada, le transfert et la station de traitement, enregistrent un taux d'avancement de 30 à 45%. Cela dit, le projet du MAO, dont la réception est prévue en début 2008, connaîtra un glissement de six mois sur le délai. A propos de sa visite à Tébessa, le ministre des Ressources en eau a insisté sur le respect des délais d'exécution du barrage de Safsaf El Ouessera, le plus grand projet de la wilaya. Entamé en juin 2006, avec un délai de réalisation de 24 mois, le projet a enregistré, au départ, une lenteur causée par des difficultés techniques. Le taux d'avancement de ses travaux est estimé actuellement à environ 20%. Le coût initial de ce barrage, d'une capacité de 20 millions de m3 est évalué à 3,55 milliards de dinars. La ville de Tébessa vient de bénéficier d'une opération de renforcement de son alimentation en eau potable, à partir de la nappe de Doukara, sur une longueur de transfert de 35 km. Le ministre a inspecté également le projet de protection de la ville de Tébessa contre les inondations.