Le coup d'envoi de la sixième édition du Festival de Djemila a été donné par la troupe syrienne Inana. Une prestation qui, à travers de belles fantaisies musicales, en danses et chansons, a présenté pour la première fois au Maghreb arabe, le spectacle d'ouverture « Zanobia, Maliket Echark » (Zénobie, la reine de l'Orient), mis en scène et chorégraphie de Jihad Mefleh (directeur de la troupe Inana), musique de Mohamed Habache, costumes de Victoria Etandji et décors de Moaâd Erraheb. Une foule nombreuse, de tout âge, s'est donné rendez-vous pour assister à ce spectacle d'ouverture qui relate l'histoire de la reine Zénobie régnant à Palmyre, succédant à son mari, Odénath, après son assassinat. Elle décida alors de prendre les choses en main en poursuivant les objectifs de son époux, c'est-à-dire assurer, elle-même, la sécurité de sa nation. N'acceptant pas cet état de fait, Aurélien, le nouvel empereur de Rome, veut anéantir Palmyre et éliminer par la même sa reine, Zénobie et ce, pour remettre de l'ordre et reprendre ses territoires perdus. Palmyre capitula à l'automne 272, et Zénobie fut emmenée à Rome comme captive, chargée de chaînes d'or, dans le cortège triomphal d'Aurélien. Zénobie a préféré mettre fin à ses jours que de terminer sa vie comme prisonnière. Constitué de 50 artistes de différentes nationalités, le ballet a présenté un spectacle de haute facture. Alliant le mouvement synchronisé au texte, la troupe a, le moins que l'on puisse dire, épaté les présents qui redécouvrent et apprécient la belle chorégraphie du Moyen-Orient. D'autant que de nombreux habitués de Djemila ont toujours en mémoire le passage de la troupe Inana en août 2007, qui avait fait un tabac. M. Mefleh a indiqué, lors d'un point de presse, que l'ouverture du Festival arabe de Djemila justifie la grande confiance accordée à la troupe et une reconnaissance de l'art syrien. Inana est l'une des plus célèbres troupes en Syrie et ses représentations s'inspirent de l'histoire et de la culture syriennes et arabes. Elle tire son nom de l'art, de l'amour de la littérature chez les Syriens de l'époque ancienne. C'est donc sur une note orientale que les nuits de Cuicul ont commencé, tout en se donnant rendez-vous pour la deuxième soirée avec une panoplie d'artistes algérien variant chaâbi, staïfi et raï.