Le 13e congrès de l'union locale de l'UGTA a provoqué une brisure sans précédent au sein de l'organisation de Sidi Saïd à Souk Ahras minée par les antagonismes depuis des années. Le désaveu, depuis son installation officielle, du bureau de ladite structure issu des élections tenues le 19/06/2010 dans des conditions extrêmement difficiles, traduit un malaise certain au sein de cette instance locale où sont contestés des transfuges, les représentants d'une mouvance politique « centriste » et un repris de justice notoire. La majorité des militants de base et des membres du conseil exécutif contestent également le non-respect du statut et du règlement intérieur de l'organisation. Une plainte où sont énumérées huit infractions a été déposée au niveau de la section sociale du tribunal territorialement compétent. Il s'agit d'abord de la non-lecture du bilan moral et financier du bureau sortant. Gravissime anomalie qui « plaide en faveur de la nullité du congrès et l'illégalité de toutes ses actions postérieures », selon les plaignants. Des membres imposés par des partis politiques et autres milieux occultes, n'auraient ni les assises légales requises au sein de l'UGTA, ni le cadre statutaire pour être délégués lors de l'assemblée élective de l'union locale. Pire, un repris de justice, poursuivi dans une affaire de vol dans un établissement public, a été retenu comme membre du bureau élu et « comble de l'ironie, désigné membre chargé des finances », selon l'expression d'un syndicaliste opposant. L'absence du principe d'équité entre secteurs, le choix des congressistes sans recours aux assemblées générales et le non-respect des textes, notamment l'article 57 et 59 du règlement intérieur, sont autant d'autres anomalies répertoriées par les représentants du bloc opposant qui a réussi à paralyser toute activité syndicale depuis la date du congrès. Fait insolite dans les annales de l'UGTA : la partie contestée représentée en la personne du président du comité d'organisation du congrès et ex-SG de l'union locale, en l'occurrence Menaouer Chibouni, reconnaît à l'opposition son « objectivité » et sa « contestation fondée ». Il dira dans ce sens : « J'ai été chargé d'une mission bien précise qui était celle de redonner à l'organisation toute sa force et sa crédibilité par le biais d'un scrutin qui devait respecter les textes régissant le fonctionnement des structures de base de l'UGTA. Or des pressions et des coups fourrés de la part du bureau provisoire de l'Union de wilaya ont donné les résultats que vous pouvez constater. » Concernant le membre contesté pour son casier judiciaire, le même responsable dira que les textes sont clairs et que tout cadre syndicaliste doit faire preuve de probité, arguant du fait que le membre contesté a été imposé par le bureau de wilaya. Nos tentatives de prendre attache avec l'instance de wilaya, s'agissant de ce dernier point, sont restées vaines.