C'était un véritable appel de détresse qu'avait lancé, par média interposé, une professeure en médecine à l'adresse de ses collègues. L'heure est grave et la contribution de tout un chacun est cruciale dans la lutte contre la progression du coronavirus dans notre pays. Elle voulait interpeller la conscience professionnelle de tous les praticiens de santé, héritiers du serment d'Hippocrate, à ne pas faillir à la noble mission de sauver des vies humaines. L'extrême urgence sanitaire que traverse en ces moments l'Algérie, à l'instar des autres pays de la planète, ne peut se passer de l'effort, aussi minime soit il, venant de la profession médicale. L'enjeu est inestimable. Il est question de vie ou de mort. Il ne permet aucune justification à mettre en avant pour une quelconque dérobade inavouée en ce temps de guerre contre le virus. D'éminents professeurs, malgré leur âge avancé, ont été les premiers à sacrifier leur vie pour sauver celle de leurs malades. Il en est de même pour d'autres personnels de santé, à l'exemple de l'ambulancier de Boufarik, qui meurent par dévouement à leur métier. L'ambiance s'intensifie dans la prise d'initiatives diverses autour d'un apport, espéré, à l'élan de la lutte contre la propagation de la maladie. Un esprit qui rappelle, fort bien, la mobilisation instantanée de tout un peuple quand la nation se retrouve en danger. Pour tout cela, les dirigeants politiques doivent assumer leurs responsabilités. Partant du principe qui veut que toute bonne gestion implique anticipation, il est encore une fois malheureux de constater des failles dans l'encadrement de l'activité médicale, aussi bien publique que privée, particulièrement dans son volet préventif. Le port du masque et des gants est la seule panacée du chirurgien. En dehors du bloc opératoire, ces accessoires ne sont devenus indispensables, pour l'exercice de tout acte médical, qu'une fois la dangerosité du coronavirus, par contamination exponentielle, a semé la panique dans les structures sanitaires. Pris au dépourvu, beaucoup de nos médecins, toutes spécialités confondues, ont été contraints de déserter leurs cabinets pour les uns, de déposer des demandes de congé pour les autres. La bataille du masque est un autre défi qui s'impose aux responsables du pays, instamment interpellés à assurer toutes les conditions de travail sécurisées, en ce temps de grande inquiétude dans les milieux hospitaliers. Nos médecins sauront alors relever le défi de leur disponibilité sur le terrain et de leur efficacité dans la prise en charge de leurs patients.