Les efforts consentis par le ministère de la Santé qui a placé sa confiance dans ses cadres locaux à travers les CHU semblent s'estomper face à une volonté de sape qui anime plusieurs chefs de services. Ayant échoué là où leurs récents successeurs ont pu relever le défi, ils tentent par tous les moyens de semer le chaos à l'effet de décourager les plus téméraires. La semaine dernière, le professeur Zitouni, qui était à Annaba dans le cadre des premières journées du centre anti cancer (CAC) l'a explicitement relevé. En réponse à la question du président de l'Ordre des médecins de la région de Annaba, qui s'est interrogé si en 2020, l'Algérie aura sa Haute Autorité Sanitaire (HAS) pour adopter la Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui prévoit un protocole de soins personnels pour chaque cancéreux, le Pr Zitouni n'a pas caché sa déception quant à la mentalité des médecins algériens censés concrétiser cette avancée. Le problème de la greffe rénale en est un autre volet qui a longtemps pénalisé les malheureux insuffisants rénaux chroniques de la région de Annaba, victimes de luttes d'intérêts purement egocentriques. Après le déclenchement de cette intervention, devenue régulière depuis quelques mois, les réfractaires n'hésitent pas à s'adonner à de véritables «coups de rein». Au lendemain de l'incident de l'unité d'enfûtage de gaz de Skikda, l'un des malades, brûlé au 3ème degré a été transféré à l'hôpital des grands brûlés de Annaba. Bien que cette unité soit financée par Sonatrach, le médecin chef n'a pas hésité à refuser son hospitalisation. N'ayant pas été pris en charge à temps, l'ouvrier brûlé a tout simplement rendu l'âme, après avoir été transféré le lendemain à l'hôpital de Ain Naâdja. N'y a-t-il pas là un cas de non-assistance à une personne en danger ? Il y a quelques jours, c'est un autre chef de service qui s'est opposé fermement à l'ouverture d'une unité de rhumatologie à l'hôpital Ibn Sina, dont le CHU ne dispose pas d'un service spécialisé. Peut-on priver des malheureux malades d'une prise en charge spécialisée pour assouvir des desseins inavoués ? Ainsi, les multiples chantiers lancés pour humaniser les services des hôpitaux et améliorer la prise en charge médicale à Annaba, dont celle des cancers, avec ce que cela implique comme effort financier, seront vains si les mentalités ne changent pas. Au lieu de se consacrer dans la formation des générations futures et leurs apprendre à appliquer consciencieusement le serment d'Hippocrate, on fait appel au menu de Machiavel pour s'imprégner des manières de saper toute bonne volonté dans ce secteur. Le seul perdant dans cette sale guéguerre est le pauvre malade algérien.