Après la Chine, c'est au tour de l'Iran de décider la levée du confinement imposé à sa population. L'épidémie semble se stabiliser dans le pays, malgré le franchissement de la barre des 4000 décès dus Covid-19 jeudi dernier. Certaines activités économiques ont ainsi repris partiellement hier, en province, comme l'avaient annoncé les autorités iraniennes mercredi. La reprise concerne toutes les activités qui présentent peu de risque, mais en revanche, les écoles et les universités, les restaurants, les hôtels, les centres sportifs et culturels ou les salons de coiffure resteront fermés. De même, il n'y aura pas, pour l'instant, de prière collective dans les mosquées. Ces derniers jours, le président Hassan Rohani a affirmé qu'il «fallait» reprendre les activités économiques pour permettre aux gens de retourner au travail et gagner leur vie. Cela tout en respectant les consignes de distanciation. Hassan Rohani avait annoncé des mesures de confinement le 27 mars dernier. Il a aussi accusé les médias en persan basés à l'étrangers – qualifiés de «contre-révolutionnaires» – tout comme les Etats-Unis – qui prônent une mise en quarantaine du pays – de vouloir mettre à genoux l'économie, déjà durement frappée par les sanctions américaines. La décision du gouvernement s'explique aussi par l'amélioration de la situation sanitaire. En effet, selon les chiffres officiels, on assiste à une stabilisation de l'épidémie. Surtout, le nombre des personnes totalement guéries qui ont pu quitter les hôpitaux dépasse désormais les 50%, soit plus de 35 000 patients sur quelque 68 000 personnes contaminées. Ailleurs dans le monde, les chrétiens ont entamé un week-end pascal inédit, sans processions ni messes traditionnelles. Le reste du monde était, quant à lui, aussi inquiet de l'évolution de la situation. Le Covid-19 a dépassé le sinistre bilan des 100 000 morts, avec 2100 décès quotidiens aux Etats-Unis, nouvelle ligne de front de la pandémie. Les Etats-Unis recensent désormais plus de 500 000 cas, selon le dernier bilan de l'université Johns Hopkins. Et avec 18 586 décès liés au Covid-19, ils devraient dépasser dans la journée l'Italie en nombre de décès (18 849), jusqu'à présent le pays le plus touché de la planète. Choisir le moment opportun pour rouvrir l'économie des Etats-Unis sera «de loin la plus grande décision de ma vie», a reconnu le président américain, Donald Trump, alors que la Maison-Blanche prévoit jusqu'à 100 000 à 240 000 décès possibles sur le territoire américain. Médicaments falsifiés De son côté, l'Organisation mondiale de la santé alerte sur des médicaments falsifiés qui circulent dans plusieurs pays d'Afrique. Il s'agit de diverses chloroquines, ce médicament contre le paludisme actuellement testé pour établir s'il est efficace dans le traitement du Covid-19. Neuf produits falsifiés ont été signalés au Cameroun, en République démocratique du Congo et au Niger. Ils s'appellent Samquine, Niruquine ou encore Chloroquine Phosphate et les boîtes et flacons qui les contiennent ont l'air plus vrai que nature. Mais en réalité, ces produits sont falsifiés. Certains n'ont pas été produits par le fabricant dont le nom figure sur les étiquettes. Ou alors le fabricant inscrit sur la boîte n'existe tout simplement pas. Et surtout, ils ne contiennent pas la bonne quantité d'ingrédient actif pharmaceutique. C'est grâce à un «système mondial de surveillance et de suivi des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés» que l'OMS est en mesure d'émettre ces alertes. Et ce sont les hôpitaux, dispensaires, centres de santé, grossistes, distributeurs et pharmacies qui contribuent à mettre à jour les alertes sur les faux médicaments, par leurs analyses et signalements . L'Organisation mondiale de la santé publie les photos et la liste détaillée de ces médicaments falsifiés sur son site internet et demande aux patients en possession de ces produits de ne pas les utiliser, et si c'est déjà fait, de s'adresser à un professionnel de santé. Enfin, il est important, souligne l'OMS, que l'incident soit bien signalé aux autorités publiques. C'est déjà la quatrième alerte que l'OMS émet en 2020 sur des faux médicaments.