L'Etablissement hospitalier Fernane Hanafi de Oued Aïssi spécialisé dans la prise en charge des maladies mentales a mis en place un dispositif d'écoute ayant pour but le soutien et l'accompagnement psychologique pour la population, afin de faire face aux conséquences du confinement et la crise sanitaire qui affecte la région. Trois lignes téléphoniques sont ouvertes au public à cet effet depuis mardi 15 avril pour recevoir les appels de «tout professionnel de la santé en situation d'épuisement, personnes atteintes du Covid-19 ou suspectées de l'être et les sujets se sentant anxieux, stressés ou angoissés», selon un communiqué de l'EHS de Oued Aïssi. Une équipe composée de psychiatres et de psychologues est mobilisée pour porter l'aide et l'accompagnement psychologique et éventuelle orientation, ajoute la direction de l'EHS Fernane Hanafi dans son communiqué. Les lignes téléphoniques mises en place sont les suivantes : consultation de psychologie de 9h à 15h (026-41-27-50/ 026-41-28-57), psychologues volontaires, de dimanche à lundi de 15 h à 18 h (06-55-70-92-39). Mardi, mercredi, jeudi (06-67-27-12-92) et de vendredi à samedi (05-53-46-70-82). Consultation de psychiatrie (026-41-27-09). Un compte Skype à utiliser comme support visuel sera rendu public, a précisé la direction de l'EHS de Oued Aissi. Le service de psychiatrie du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou a mis en place, de son côté, une cellule d'écoute et de soutien psychologique dédiée à l'ensemble des personnels hospitaliers du CHU, ainsi que pour la population. La cellule est domiciliée au niveau du service de psychiatrie, elle est composée de psychologues cliniciennes et de psychiatres. Elle est fonctionnelle tous les jours, y compris les week-ends H24, 7j/7, a-t-on appris. La direction locale de la santé (DSP) a annoncé, de son côté, l'activation du basculement du numéro vert 3030 vers une cellule d'écoute installée en son siège à Tizi Ouzou. «Protéger les sujets fragiles» Pr Messaoudi Abdelkrim du service consultation de psychiatrie du CHU Nedir Mohamed insiste sur la nécessité de rester mobilisés pour protéger, soigner et accompagner les patients souffrants de troubles psychologiques face à la pandémie Covid-19. «Les troubles psychiques, pouvant rendre plus difficiles la compréhension et l'application des gestes barrières et de la distanciation sociale, et les fragilités somatiques de cette population imposent une vigilance accrue de la part des soignants pour compenser ces difficultés». Selon lui, le contexte anxiogène et le confinement en lui-même peuvent être une source de fragilisation de l'état psychique de la personne. «La très grande majorité des personnes souffrant de troubles psychiatriques est prise en charge en ambulatoire. Une adaptation de l'organisation, visant à assurer la continuité des soins psychiatriques dans ce contexte de crise sanitaire, est essentielle», recommande ce professeur en psychiatrie, également doyen de la faculté de médecine de l'université Mouloud Mammeri.