Un séminaire de deux jours sur la santé mentale a été organisé lundi et mardi à Tizi-Ouzou par l'APW et l'association des parents et amis des malades mentaux. Les participants ont diagnostiqué les failles de la prise en charge des malades et préconisé la mise en place d'un observatoire de lutte contre les troubles psychiques qui affectent, selon le psychiatre Mahmoud Boudarène, 27 % de la population de la wilaya, soit 313000 personnes. «La situation est inquiétante. Le nombre de patients souffrant de maladies mentales, de schizophrénie et d'Alzheimer ne cesse d' accroitre. La demande de soins est loin d'être satisfaite en raison du manque de praticiens et les insuffisances relevées dans la gestion des structures spécialisées», a souligné le vice-président de l'APW dans son allocution d'ouverture. Selon le psychiatre Mahmoud Boudarène, la wilaya ne dispose que de 48 psychiatres, soit 1 pour 24274 habitants. Il a déploré le nombre insuffisant de professionnels de la santé mentale et leur mauvaise répartition sur l'hôpital psychiatrique de Oued-Aïssi et le CHU de Tizi Ouzou. Dr Rabah Amirèche, psychiatre, a déclaré: «Certains aspects déjà signalés dans notre conférence de presse depuis 2006 sont restés tels quels, le projet d'établissements que nous avions finalisé pour l'EHS de Oued-Aïssi, le CHU, les centres intermédiaires de santé mentale (CISM) et hôpitaux de daïras depuis 2005 en tant que PCM, transmis à toute la hiérarchie de la santé jusqu'au ministère est toujours d'actualité». Selon lui, ce projet est une réorganisation structurelle et fonctionnelle en vue d'un redéploiement organisationnel et d'une utilisation plus efficace des ressources en vue d'aboutir à une prise en charge intégrée, moderne et efficace de la demande de soin en psychiatrie. «La psychiatrie dans la région n'a pratiquement bénéficié d'aucune structure et celles existantes n'ont subi aucune amélioration depuis la création de la Cité psychiatrique en 1972». Le représentant de la direction de la santé a révélé dans son exposé que 7530 des 35929 élèves examinés dans les unités de dépistage scolaire, durant l'année 2014, présentent une affection d'ordre psychique (déficience mentale, toxicomanie, phobie, troubles de langage, tentative de suicide), en plus des cas liés à l'autisme, à la trisomie et la dyslexie. Un bilan de la direction de la santé pour le premier semestre 2015 concernant la pédopsychiatrie fait ressortir 1361 consultations de psychiatrie et de 2 073 consultations de psychologie clinique au niveau des 8 CISM et de l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi. Quelques 2337 élèves ont été examinés pour des troubles de la parole t du langage.