La pénurie de médicaments se fait de plus en plus sentir. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a déclaré que « le problème de pénurie de médicaments pour les malades atteints d'immunodéficience acquise (sida) sera réglé dans les plus brefs délais ». Il est même allé jusqu'à assurer que l'Etat va dégager quelque 100 millions d'euros pour assurer l'acquisition d'une quarantaine de médicaments indisponibles actuellement sur le marché. Cette sortie médiatique ne rassure pas pour autant les premiers concernés par ce manque de médicaments. « Les malades ne savent pas à qui s'adresser. Au niveau des hôpitaux, on leur recommande de revenir le lendemain, puis le surlendemain pour répondre à leurs sollicitations. Pour un cancéreux, le déplacement est pénible et la déception de se retrouver dans une impasse est encore plus dure à supporter », déplore Samia Gasmi, présidente de l'association Nour El Doha pour la lutte contre le cancer. D'autres médicaments – Herceptine, Vincristine, Oncovin… – sont indisponibles au niveau des pharmacies et de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Pour l'association AnisS pour la lutte contre les IST/sida et de promotion de la santé, la solution est de recourir à la justice « puisqu'il y va de la vie des malades ». « Si AnisS fait de la défense de l'accès des malades au traitement une priorité et un droit sacré, il est tout de même préférable de privilégier les voies les plus sereines et les efficaces pour le recouvrement de ce droit », déclare le docteur Skander Abdelkader Soufi, président de l'association AnisS. Ce dernier n'écarte pas la possibilité de « recourir à une procédure judiciaire si la pénurie persiste jusqu'au mois d'août ».-