Après l'attentat kamikaze qui a secoué, dimanche, le chef-lieu de commune de Beni Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, faisant un mort et huit blessés, la population de la localité est toujours sous le choc. Au lendemain de l'attaque, les stigmates de l'explosion de la voiture piégée, qui a ciblé la brigade de la gendarmerie, étaient toujours visibles aux alentours du lieu de l'attentat. Ce dernier a provoqué un véritable climat de frayeur dans la région. Les dégâts matériels sont énormes. Dans les cafeterias et autres places publiques, les discussions des citoyens tournaient toujours autour de l'attentat. Plusieurs commerçants n'ont, depuis dimanche dernier, pas ouvert leurs magasins, car leurs locaux ont subi des dommages importants. Les services de l'APC sont à l'arrêt. Même le réseau d'électricité était perturbé, nous a affirmé un citoyen de la localité. Un enfant de la région La route principale reliant la ville de Tizi Ouzou à Beni Douala a été rouverte à la circulation dans l'après-midi de dimanche, mais des débris et autres détritus jonchent les contrebas de la chaussée. Les agents de la voirie de la mairie procédaient toujours au nettoyage des lieux. Le vice-président de l'APC de Beni Aïssi nous a affirmé que « les familles et les commerçants, dont les habitations et locaux touchés par l'effet de l'explosion, seront indemnisés par les services de la wilaya. On n'a pas encore fait notre enquête pour estimer les dégâts ». Alors que le kamikaze, qui s'est fait exploser devant la brigade de gendarmerie et le siège de l'APC de Beni Aïssi, est actuellement en cours d'identification, des sources concordantes estiment que l'attentat a été planifié par un groupe terroriste, à sa tête l'émir El Khachkhach, un enfant de la région, qui a pris le maquis au milieu de la décennie précédente. Agé de 25 ans, ce chef terroriste a été nommé, ajoute-t-on, responsable de la phalange du GSPC à Takhoukht (Beni Douala) après l'élimination, en mai dernier, de l'émir Zakaria Abdelkader et son adjoint, lors d'une opération des forces de sécurité. Notons aussi que Moh El Khachkhackh a été condamné plusieurs fois, par contumace à la peine capitale, par le tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou. Les cantonnements des forces de sécurité de la commune de Beni Aïssi ont subi, plusieurs fois, des attaques terroristes. La plus sanglante est celle perpétrée en 2000 contre le siège de la garde communale. Ce fût un carnage. Neuf membres de la police municipale avaient été assassinés dans cet attentat. Le même siège a été également ciblé par une descente terroriste, l'année dernière. Mais heureusement, aucune victime n'a été enregistrée