Les mesures indispensables de précaution et de lutte contre la pandémie de Coronavirus prises par l'Etat n'ont pas été sans conséquences sur la vie quotidienne de nombreuses familles de la wilaya de Mascara. De nombreux travailleurs précaires se sont retrouvés, du jour au lendemain, en chômage forcé. Des maçons, des serveurs de café, des masseurs (kiassine), des coiffeurs, des chauffeurs et autres receveurs de bus ainsi que beaucoup d'autres journaliers sont dans une situation qu'ils qualifient de «catastrophique» qui ne cesse de s'aggraver. «Je n'ai jamais connu une situation pareille. J'ai peur qu'elle dure plus longtemps. Que Dieu nous aide», nous dira Abdelkader (49 ans), père de quatre enfants, résidant à Mamounia (2 km de Mascara) et travaillant comme maçon dans un chantier de construction de logements à Tighennif (20 km de Mascara). Le patron de l'entreprise dans laquelle il travaille depuis quelques mois, nous dit-il, a décidé de placer ses employés en chômage partiel dans le cadre des mesures préventives contre le Coronavirus. De son côté, le jeune serveur dans une petite cafétéria dans la ville de Mascara, Mokhtar, n'a pas pu cacher sa tristesse quant à la situation dans laquelle il se trouve. Son salaire ne lui permet pas de faire des économies. Tout ce qu'il gagne, il le dépense pour sa petite famille. En situation de chômage depuis environ un mois, les choses commencent à se compliquer pour lui. La situation de R. B, un coiffeur à Mascara, n'est pas meilleure. Le local dans lequel il exerce son métier est fermé depuis la rentrée en vigueur de la décision de fermeture des salons de coiffures prise par le wali le 23 mars écoulé, dans le cadre des mesures préventives du Covid-19. Certains coiffeurs, pour ne pas rester en chômage, se sont lancés en coiffeurs à domicile. Même les bains maures n'ont pas été épargnés des effets de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. Fermés sur décision des autorités, de nombreux masseurs exerçant dans les bains maures se sont retrouvés en chômage.