L'été est là, les intoxications alimentaires aussi. Le danger est à prendre très au sérieux car sur le plan de l'hygiène et de la propreté, rares sont les restaurants, à travers toute la wilaya de Bouira, qui rassurent leur clientèle. Comme on y trouve aussi des consommateurs qui, par ignorance totale des conséquences, ne prennent aucune précaution. Pourtant, un cas d'intoxication alimentaire pourrait bien s'avérer fatal. Dans la ville de Bouira, à titre d'exemple, il y a de quoi avoir peur pour sa santé, voire pour sa vie. Selon des statistiques, près de deux-tiers des restaurants se trouvant au niveau de chef-lieu de wilaya ne respectent pas les normes d'hygiène. Autrement dit, tous ces restaurants représentent un danger éminent pour les consommateurs. Pour voir de si près, il faut aller du côté de la gare routière où des restaurateurs servent leurs clients dans des conditions extrêmement insalubres. L'endroit est tellement dégradé que la belle odeur du méchoui et celle, très mauvaise, des égouts s'y côtoient désagréablement. Idem pour l'ancienne ville, où des locaux commerciaux ont été aménagés, sans en avoir les conditions requises, en des restaurants et des fast-foods de « fortune ». Dans les autres communes, ce sont les mêmes conditions et les mêmes risques que les consommateurs ne cessent d'encourir. Près d'une centaines de personnes ont été victimes d'intoxication alimentaire depuis le début de l'été. La première affaire d'intoxication a été enregistrée au début du mois de juin dans la commune d'Al Adjiba (25 km à l'est de Bouira), où plus de 70 personnes ont été hospitalisées le même jour après avoir consommé de la pizza. Le dernier cas remonte à moins d'une semaine à Ath Mansour, 45 km à l'est de la wilaya. En tout, 25 personnes, âgées de 2 à 65 ans, ont été admises à l'hôpital de M'chedallah. L'origine de l'intoxication était la consommation de pâtisserie. Par ailleurs, pour pouvoir lutter contre ces pratiques plutôt dangereuses que frauduleuses, la direction du commerce de Bouira a déclaré une guerre contre le non-respect des normes d'hygiène. Cependant, la guerre contre ce fléau est loin d'être gagnée. D'après un chef de service au sein de cette direction, tous les restaurants dont les normes d'hygiène n'ont pas été respectées sont systématiquement verbalisés. Depuis le début de l'année, selon ce même responsable, il y a 374 dossiers qui ont été remis entre les mains de la justice pour toute sorte d'infractions dans le domaine du contrôle de qualité et des prix. En dépit des sanctions des services concernés, ces commerçants « sans scrupules » continuent d'exercer leur métier sans inquiétude aucune. Cela peut bien s'appliquer sur d'autres activités que la restauration. Il s'agit des vendeurs de fruits et légumes qui squattent les trottoirs et les places publiques de la ville, sous les yeux des responsables locaux. Les marchés s'improvisent à chaque coin de rue. Face à cette situation, la commune reste impuissante. Le mois de Ramadhan est à moins d'un mois, les vendeurs de tout bord occuperont les rues. En l'absence d'une politique pouvant faire régner l'ordre dans la cité, l'informel persistera encore et toujours.