La direction des services agricoles de la wilaya déléguée de Bordj Badji Mokhtar a déploré la décimation d'un troupeau de 47 chèvres et 4 autres têtes dans la région de Timiaouine, à la frontière sud avec le Mali. C'est l'image désolante d'un cheptel dévasté, inanimé sur le sol, qui a été constatée par les équipes vétérinaires, assistées par l'APC et la Gendarmerie nationale sur place, tout près d'un puits d'eau duquel s'étaient abreuvées les bêtes. Elles étaient en bonne santé, selon leur propriétaire, avant de boire dans un puits du centre-ville. L'éleveur, qui a contacté les autorités après cette mort suspecte, atteste que son cheptel était en bonne santé avant ce constat macabre, qui a vu une bonne partie de son patrimoine dévasté. Il s'estime victime d'un empoisonnement d'eau et affirme que ses bêtes ont trépassé peu après avoir bu. Le vétérinaire,qui s'est déplacé in-situ pour déterminer les causes de la mort, a pris acte de cette affirmation avant de prélever des échantillons sur les cadavres pour les envoyer au laboratoire. Cette nouvelle colportée via les réseaux sociaux a mis en émoi la population, qui a tout de suite lié l'incident aux décisions prises par le ministre du Commerce, qui avait convenu, en février dernier, d'un abattage de cheptels dans les zones d'élevage du Sud pour approvisionner les marchés du nord du pays d'une viande rouge locale, à un prix abordable ne dépassant pas les 800 DA, renonçant ainsi à importer de la viande congelée. Vœu pieux, puisque Kamel Rezig avait fait part de sa surprise à travers un post sur sa page Facebook : «Où sont les 28 millions de moutons dont les fidèles et les professionnels de cette branche ont parlé, vous m'avez promis que vous approvisionnerez le marché à des prix raisonnables ? Maintenant, je comprends la levée de boucliers quand j'ai parlé de permettre à la viande produite à Tindouf, Adrar, Tamanrasset et Illizi d'être acheminée vers les marchés du Nord, sous prétexte que les bêtes étaient malades et qu'il était interdit de les transporter vivantes.» Ajoutant que les représentants des éleveurs avaient alors parlé de 28 millions de têtes et qu'aussitôt la pandémie de coronavirus terminée, il relancerait le projet. Evidemment d'autres pistes sont évoquées, notamment l'empoisonnement criminel du puits d'abreuvement du bétail de Timiaouine, mais aussi la possibilité d'une contamination due à l'exploration du gaz de schiste dans le Touat, notamment après un autre incident survenu il y a une dizaine de jours au nord, dans l'Ahnet, près du village d'El Barka, à 6 km d'In Salah. Il s'agit d'un bruit strident, tel un séisme ou le crash d'un avion, une forte déflagration qui a fait trembler la zone au milieu de la nuit et effrayé la population à 100 km à la ronde et qui a poussé les habitants à passer la nuit à la belle étoile. Un incident resté sans explication, malgré les appels de la population à l'ouverture d'une enquête, alors que des rumeurs ont fait état de manœuvres militaires et d'un avion qui a franchi le mur du son. Cette nuisance sonore, à laquelle ni les autorités civiles et encore moins militaires n'ont daigné répondre, n'a pas été sans laisser des interrogations pendantes et le lien entre les deux incidents semble évident pour une partie de la population.