Le problème d'alimentation en eau potable, qui se pose avec acuité dans plusieurs communes et localités de la wilaya de Jijel, semble s'étendre au chef-lieu de wilaya, où la souffrance des habitants de certains quartiers a atteint son comble depuis le début de cet été. L'exemple le plus édifiant de cette situation concerne d'abord la cité Rabta, privée carrément de cette denrée depuis des années. Selon des requêtes adressées à plusieurs organismes, dont la wilaya et l'ADE, l'eau ne coule plus dans les robinets, notamment dans la partie supérieure de cette cité, située à proximité de la caserne. Les plaignants qui, en désespoir de cause, se sont même adressés au procureur de la République et fait appel à … un huissier de justice, lequel a établi un P.-V. sur la situation prévalant dans leur cité, attendent toujours l'intervention des responsables concernés. Ces derniers sont priés de trouver une issue à ce supplice qui dure depuis des années, notamment en réalisant un nouveau réseau d'AEP. Le comble dans cette situation, témoigne un des résidants de cette cité, est que les requêtes adressées à divers organismes sont restées lettre morte, même si le wali a saisi par écrit les services de l'ADE, les sollicitant de prendre en charge le problème. Non loin de là, à la cité Camp Chevalier, les habitants se plaignent, depuis le début de l'été, d'une situation presque similaire avec des coupures récurrentes du précieux liquide. La distribution d'eau dans cette cité était assurée quotidiennement, mais depuis quelque temps ces habitants ne sont plus alimentés qu'un jour sur deux avec des aléas qui sont tels que les occupants des étages supérieurs ne reçoivent plus la moindre goutte du précieux liquide en raison d'une baisse de pression dans les conduites. Il y a quelques jours, les résidants de la cité en question, qui ont sollicité une audience avec le wali, ont même envisagé de sortir dans la rue pour protester sur ces conditions, avant de surseoir à leur action. En attendant que les services concernés prennent les choses en main, force est d'admettre que la distribution de l'eau est devenue une source de désagréments pour les responsables en charge des affaires publiques. À El Milia, seconde agglomération de la wilaya de Jijel, des jeunes sont sortis dernièrement dans la rue, à la cité El Mridja, pour protester du manque flagrant d'eau qui dure depuis des mois. Dans cette ville, plusieurs autres cités sont confrontées aux mêmes pénuries ; les habitants ne reçoivent plus les quantités suffisantes pour leurs besoins quotidiens. L'alimentation de la majorité des quartiers ne se fait d'ailleurs plus qu'une seule fois par semaine, et encore avec des coupures qui se prolongent souvent durant plusieurs semaines, comme c'est le cas cet été. Livrée à elle-même, la population ne compte plus que sur l'apport presque exclusif des citernes pour s'abreuver. Dans les zones rurales, le contexte est encore plus dur pour les citoyens qui se débrouillent comme ils peuvent pour chercher, à dos d'âne, l'eau dans les puits ou à partir de sources, lesquelles ne cessent de se tarir.