Dès son arrivée au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika s'était juré de détruire l'Algérie, d'humilier son peuple et de d'anéantir tout ce qui lui est cher. Outre les institutions, l'une de ses cibles était le FLN. Rancunier comme il est, il n'a pas oublié que ce dernier l'a exclu de ses rangs en 1980 pour avoir détourné une partie de l'argent du ministère des Affaires étrangères. Il a atteint ses objectifs au-delà de toutes ses espérances. Le parti qui a mené le peuple algérien à l'indépendance est aujourd'hui une coquille vide. Et pour couronner le tout, il vient de désigner à sa tête un personnage plus que douteux, dont même le nom n'a aucune consonance algérienne et qui est en outre inconnu du grand public. D'où est sorti ce Abou El Fadhel Baadji ? On sait très peu de choses sur lui, sauf qu'il a fait ses études au Maroc et qu'il est marié à une Marocaine. Le frère de cette dernière serait un officier des services de renseignement marocains. Abou El Fadhel, qui est juriste de formation, intègre le ministère de la Justice. Il en est exclu en 2004 suite à une enquête des services de sécurité qui le soupçonnent d'avoir des accointances avec une puissance étrangère. C'est à ce moment-là qu'entre en scène Amar Saadani, alors président de l'APN, qui le recrute comme conseiller. L'ancien pompiste de Sonatrach est ancien indic ne cache pas déjà ses amitiés pour Rabat et se met de ce fait à comploter contre la sécurité nationale. Abou El Fadhel devient son intermédiaire avec les autorités marocaines et grâce à son entregent, ces dernières lui font cadeau d'une villa à Casablanca. En 2005, l'homme cherche à participer au congrès du FLN. Il en est empêché parce que c'est un individu douteux qui a un pedigree chargé. Un général des services a même présenté un dossier en ce sens aux congressistes. Amar Saadani n'en a cure. Quand il est désigné à la tête du FLN par Bouteflika, en 2013, il ramène à ses côtés l'homme. A partir de ce moment, le vieux parti entame sa descente aux enfers. Il devient, à de rares exceptions, un ramassis d'opportunistes, de voyous, de trafiquants en tout genre à la recherche de la moindre occasion pour s'enrichir avec l'argent du contribuable, tout cela avec la bénédiction de Bouteflika. Saadani lui-même devient un chef de maffia au point qu'il se permet d'acheter un appartement dans le quartier huppé de Neuilly, avec, dit-on, l'argent du palais royal et la complaisance des services français qui lui offrent une carte de résidence VIP. L'ancien indic se permet même de narguer la justice algérienne, en déclarant qu'il ne la reconnaît pas. La protection de Bouteflika lui assure toutes les outrances. Le pauvre FLN devient la risée. L'humiliation ne s'arrête pas. Le chef d'El Mouradia nomme ensuite à sa tête un autre personnage plus que douteux, Djamel Ould Abbès, docteur es-malversations. Il est aujourd'hui en taule, lui et ses enfants. Un autre futur taulard, Mohamed Djemaï, trabendiste notoire, s'empare lui aussi du parti. Son règne ne dure pas. Il est lui aussi à El Harrach. Ce qui fait que sur trois anciens secrétaires généraux du FLN, l'un est en fuite et les deux autres sont en prison. Un quatrième larron vient d'entrer en course. On attend le sort qui lui sera réservé. Malheureusement, dans toute cette histoire, c'est le FLN, un patrimoine du peuple algérien, qui est sali par des individus sans scrupules. Ils ont outrageusement trahi le combat des pères fondateurs. Ils n'ont eu aucun égard pour les Ben M'hidi, Didouche Mourad, Abane Ramdane, Mustapha Ben Boulaïd et tant d'autres héros qui ont fait de nous des hommes libres. Ils ont outragé leur mémoire et leur combat. Le pouvoir a refusé d'écouter les voix des patriotes qui ont demandé qu'on enlève le FLN à la rapacité des individus et qu'on le range au musée de l'histoire. Ils n'ont pas été écoutés. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. C'est une justice qu'on rendra aux hommes de Novembre. On dit que c'est Saïd Bouteflika qui a ramené Amar Saadani. Mais qui est derrière Abou El Fadhel Baadji ? Un gros point d'interrogation.