On nous a toujours inculqué l'option de la récupération assistée par injection de gaz décidée dès le début du développement du champ particulièrement pour HMD (Hassi Messaoud) afin de veiller au maintien de pression du gisement, «pour en principe pérenniser la production de pétrole», lire la première partie publiée dans El Watan du 11/05/2020. Plus de 50 ans après, la production est-elle pérennisée ? Faisons le bilan, de tous les grands moyens déployés pour cette option, à quel prix, pour quel résultat ? Il faut à un moment donné enlever la casquette de technicien et mettre celle du financier qui veut des résultats, c'est-à-dire le bénéfice sur investissement. Le but principal, de la récupération assistée qui est budgétivore, est d'améliorer le taux de récupération des gisements à un prix économique acceptable qui permet de dégager un bénéfice. C'est peut-être le moment d'évaluer les résultats : 22% espérés pour HMD, 19% (huile) «négligeable pour le champ de gaz HR», sont-ils suffisants par rapport à tous les moyens mis en œuvre ? Le champ pétrolier de HMD est en train de se transformer en champ de gaz avec la forte montée du GOR (ratio entre le volume de gaz qui augmente par rapport au volume de pétrole qui se réduit). Le GOR quand il augmente, la production en serait affectée. C'est le symptôme annonciateur du contrôle de la performance du réservoir. En fin de compte, SH est en train de récupérer de moins en moins de pétrole et de plus en plus de quantités de gaz qu'elle a déjà réinjecté. Où est la valeur ajoutée ? Quant à HR, c'est pire, le volume à récupérer des précieux condensats se réduit de plus en plus. Paradoxe ! Du GPL (la partie la plus noble des hydrocarbures, celle qui est la plus recherchée pour la pétrochimie) a été réinjectée dans le gisement de HMD. Pour information : le projet de réinjection de gaz qui était prévu pour Rhourd El Baguel avec le partenaire étranger en association avec SH a été abandonné. La roche-mère du gisement s'est avérée fissurée. Toute cette débauche de moyens concentrés dans l'amont pétrolier, sans jamais atteindre la moyenne mondiale en ce qui concerne le taux de récupération, a empêché SH d'aller vers l'aval pétrolier, c'est-à-dire la pétrochimie. Parce que les gisements de pétrole et de gaz n'ont pas été exploités comme partout dans le monde, c'est-à-dire tranquillement en plusieurs phases (récupération primaire avec un coût de production le moins cher, récupération secondaire en augmentant «progressivement» les moyens et enfin récupérations tertiaires), «voir aussi pour information, les compresseurs à des niveaux de pressions de 420 bars et au-dessus qui sont spécifiques aux gisements de SH (source Dresser Compresseurs)». C'est pour cette raison, que les compagnies pétrolières ne sont ni enthousiastes ni attirés par le pétrole algérien pour un partenariat avec SH. Pourtant, l'Algérie «du point de vue géostratégique» est le pays pétrolier le plus proche de l'Europe. Pourquoi ? Ce n'est ni pour des problèmes fiscaux classiques ni pour d'autres avantages à rechercher. Le grand empêchement vient justement : 1- de la loi 86-14 du 19 août 1986 et de l'obstination de son article 14, qui a été et qui est toujours en vigueur, qui impose l'application de la récupération assistée dès le début du développement des gisements, faisant augmenter sensiblement le prix de revient du pétrole ou du gaz pour des résultats aléatoires. Ce qui ne fait pas partie de leur savoir-faire. «L'expérience Rhourd El Baguel résume toute la situation». L‘article 14, est à supprimer ou à modifier. 2- Une grande partie des réserves de pétrole et de condensats se sont déplacées ailleurs «difficilement récupérables». On a beau les chercher pour l'exemple HMD à la périphérie du champ, en vain, elles sont introuvables. Une grande partie du pétrole, va rester définitivement dans le sous-sol du fait des faibles taux de récupération. A quoi ont servi les Journées scientifiques et techniques, organisées tous les deux ans pour en arriver à cette situation sans aucune possibilité de débat sur ce sujet si sensible pour préserver d'autres gisements ? Ce grand pays d'Afrique, l'Algérie, qui n'a pas su préserver l'une de ses plus grandes richesses, a demandé en ce moment de crise, l'aide à la Chine, à l'Arabie Saoudite et aux Emirats. On ne donne rien sans rien. L'Algérie, va droit au mur si on ne conçoit pas un vrai changement.