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Skikda
Des citoyens se cachent pour mourir !
Publié dans El Watan le 05 - 04 - 2005

Deux familles vivent déjà depuis un mois en plein air, pour ne pas dire « dehors ». Alertés, les responsables locaux passeront tout ce mois à s'échanger des correspondances où, étrangement, ils reconnaissent la précarité des 18 membres de ces familles.
Que ce soit à la daïra ou à l'APC, on s'est juste contenté de gérer le cas de ces sinistrés par paperasseries interposées, comme s'il s'agissait d'une marchandise jetée à l'air libre et non de 18 êtres humains. Aucun responsable de ces institutions n'a daigné se déplacer sur les lieux pour voir l'état catastrophique de ces citoyens. Evidemment, quand on vit entre la décharge de Zef Zef et le cimetière du même nom, on n'attire pas les regards et on souffre dans l'anonymat. D'ailleurs, quel est donc ce responsable qui oserait aller humer la misère de ces pauvres gens qui côtoient les morts et les déchets ? Ces deux familles ont perdu leur demeure le 6 mars dernier, suite à un glissement de terrain. Leurs bâtisses se sont totalement écroulées, comme si elles avaient été emportées par un tremblement de terre. Depuis, ces familles tentent d'alerter tous les responsables. En vain ! Trop humbles pour faire dans le « tapage », les chefs de famille resteront un mois à attendre qu'on vienne à leur secours au moment où la terre continue à glisser. Apeurés, les 18 membres aménagent un abri en plastique à côté de leur maison en ruine et continueront leur attente. Une correspondance de la daïra datée du 20 mars (deux semaines après le sinistre) vient rappeler aux élus de la commune que « deux familles vivent depuis 15 jours à l'air libre... Je vous demande d'inspecter les lieux et d'agir en conséquence ». Le constat de l'APC est venu le 27 mars dernier reformuler les mêmes appréciations. Sans plus ! Ces deux familles continueront à vivre dans leur abri en plastique, loin de tous les regards. Sur instruction de la daïra, le Croissant-Rouge ainsi que les services chargés du social de la commune feront semblant d'apporter leur aide à 18 citoyens, dont deux enfants handicapés à 100%. Le Croissant-Rouge a jugé bon de donner aux deux familles, composées chacune de neuf membres, deux litres d'huile, 500 g de café moulu, 5 kg de sucre... Le service communal fera presque la même chose avec ses 5 kg de riz, 5 kg de pâtes, trois boîtes de petits pois... et quelques mètres de plastique ! Très dérisoire, honteux même, surtout quand on sait que l'APC et le Croissant-Rouge avaient l'habitude d'être plus généreux quand leurs dons se faisaient lors des cérémonies protocolaires où les caméras de la télévision filmaient en permanence. Il est vrai que dans le cas des familles sinistrées de Zef Zef, il n'y a que les déchets et les morts du cimetière. Les morts c'est connu, ça ne voit pas et ça ne vote pas ! Hier, avec les dernières averses, le terrain a de nouveau glissé. Les chefs de famille racontent que la nuit, les deux handicapés, des jumeaux aveugles, étaient les premiers à sentir le craquement de la terre et l'un d'eux en voulant fuir, trébucha lourdement et heurta les décombres. Sa tête en garde les traces. Ces handicapés, âgés de 16 ans, passent leurs nuits dans le froid et l'humidité. « Toutes les nuits, ils n'arrêtent pas de pleurer de froid et de peur », raconte leur père. Ce dernier vient d'ailleurs de perdre son emploi. « Depuis le 6 mars, je n'ai pas rejoins mon travail. Je ne pouvais pas laisser ma famille vivre en plein air sans ma présence. Je viens juste de recevoir ma suspension. » Les chefs de famille racontent qu'après un mois, ils sont parvenus enfin à voir le maire et l'un de ses adjoints. « Le vice-président nous a dit qu'on allait voir notre situation d'ici à samedi prochain. » Encore une semaine à passer sous la pluie, alors qu'on a vu les responsables locaux entreprendre des mesures exceptionnelles pour déloger des citoyens quand leur présence gênait un projet, comme c'est le cas des habitants de Hammadi Krouma qu'on voudrait transférer dans un centre de transit, parce que leurs gourbis entravent la remise en service d'une ligne électrique. Les humains sont-ils devenus moins importants que... les projets ? Faut-il risquer de mourir pour espérer de vivre à Skikda ? On se le demande !

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