Ils ont bien fait comprendre leur colère en bloquant toutes les activités au niveau de la commune et de la daïra. Habiter dans une cité de recasement datant de l'époque coloniale est une réalité à Béjaïa. Elle est devenue insupportable ces dernières années. Les occupants ne cessent de le rappeler aux responsables aux commandes locales et de wilaya. Chaque occasion est bonne pour réitérer la revendication d'une habitation décente. Hier, certains l'ont encore clamé haut et fort en passant aux actions, qui sous d'autres cieux n'ont même pas raison d'être tant la précarité crève les yeux. En effet, les habitants de la cité dite GMS d' Akbou ont bien fait comprendre leur colère en bloquant toutes les activités au niveau de la commune et de la daïra. Cette action musclée se veut un moyen de réclamer, encore une fois, le recasement dans des logements décents. Des logements, dont la réalisation a bien commencé avant que l'entreprise en charge n'arrête les travaux à leur stade embryonnaire, ce qui a provoqué la colère des résidants de ce quartier qui voient un nouveau «désengagement des autorités et des promesses sans crédit». A noter que 200 familles habitent à Akbou dans des taudis et dans des conditions inhumaines et déplorables, sans aucun confort ou commodité depuis 40 années. 18 familles ont été déjà recasées dans un immeuble à proximité du quartier, seulement le bâtiment menace ruine et ces familles vivent avec la peur au ventre. A la moindre secousse tellurique ou tempête, le bâtiment risque de s'effondrer. Par ailleurs, les protestataires avaient, pour rappel, fermé deux fois de suite la RN26 pour les mêmes raisons, il y a quelques mois. Ils saisissent pour ainsi dire l'occasion de l'installation du nouveau wali pour l'interpeller indirectement sur leur drame en l'invitant à se rendre sur les lieux pour voir dans quelles conditions évoluent ces familles depuis l'Indépendance du pays. Le président de l'APW de Béjaïa avait posé le jour de l'installation de l'actuel locataire du siège de la wilaya, au ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales la question des cités de recasement. Le ministre Noureddine Yazid Zerhouni avait alors répondu que le problème est pris en charge dans la cadre de la résorption de l'habitat précaire.