A Dar El Kheloua, Notre-Dame d'Afrique, 11 familles partagent, depuis maintenant 5 ans pour certaines, un ancien jardin d'enfants relevant de la direction de Presco. D'autres, victimes du séisme de mai 2003, ont été placées dans ces lieux par l'APC de Bologhine en attendant la restauration par l'OPGI de leur bâtisse endommagée. Les familles dénoncent les conditions difficiles dans lesquelles elles vivent. Une femme occupant les lieux avoue : « J'ai un bébé âgé d'à peine quelques mois. Nous subissons les affres de la précarité. » Un autre habitant ajoute : « Pour nous alimenter en eau potable, nous sommes contraints de solliciter les voisins. Quant à l'électricité, nous étions obligés de brancher à partir d'une école primaire qui se trouve juste à côté de la crèche. » Les conditions d'hygiène sont également très contestées par ces familles. Ces dernières sont obligées de partager des toilettes communes. Un père de famille révèle que ses enfants ont même contracté de l'asthme à cause de l'humidité. La sécurité est loin d'être assurée. Cette situation confronte quotidiennement ces familles victimes du séisme aux agressions des bandes de jeunes qui viennent consommer de la drogue au pied de la crèche. Le plus inquiétant pour elles, c'est le comportement des services de l'APC de Bologhine qui considèrent leur présence « illégale ». Un des résidents, qui a tenté d'avoir des explications auprès de l'APC, a été intrigué par la réponse du président de l'APC de Bologhine. « J'ai été étonné quand le maire a nié la présence de mon nom sur la liste de la commission, alors que c'est lui-même qui ma délivré l'attestation conformant ma présence dans la crèche. » Même un vice-président de l'APC y habite avec les sinistrés. « Je suis ici pour quelques temps dans l'attente de m'acheter une maison », dira-t-il. Ce responsable local promet que les habitants de ce jardin d'enfants abandonné regagneront leur domicile qui sera réceptionné au plus tard dans deux mois. Sauf, explique-t-il, les quatre familles placées par l'ancien directeur de la crèche n'auront pas accès au logement, d'autant plus que leur cas ne relève pas des prérogatives de la collectivité locale. Il a ajouté que l'APC va traiter le dossier de ces sinistrés au cas par cas. Certaines familles ont déjà rejoint leur maison.