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La course-poursuite entre fonte des réserves et efficacité économique
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2020

Si on analysait la tendance de la dégradation du niveau des réserves, on arriverait à une conclusion inquiétante. Le trend à la baisse montre une quasi absence de sa maîtrise. Et alors des questionnements sérieux surgissent. Allons-nous continuer à subir le même sort ?
Que faire pour endiguer cette tendance ? Les correctifs apportés sont-ils suffisants pour opérer un retour aux grands équilibres économiques ? Les chiffres sont alarmants. En 2013, les réserves de change frôlaient les 194 milliards de dollars et étaient la fierté du pays. On se targuait alors de disposer de ressources qui nous mettraient à l'abri de n'importe quel choc pendant de nombreuses années. Nous n'avons pas encore déterminé les politiques économiques qui pourraient stabiliser cette dangereuse tendance baissière. On tente plusieurs choses mais aucune ne fonctionne.
On a tous en tête le chiffre magique de 194 milliards de dollars fin 2013. On pensait passer la barre des 200 milliards en 2014 quelques mois avant que le choc pétrolier eut lieu. Il nous fallait alors des politiques de riposte vigoureuses et nous avions toutes les ressources pour accompagner des réformes profondes. Mais les politiques de maintien au pouvoir transcendaient la logique économique et l'intérêt national du pays. Finalement, on va se retrouver fin 2020 avec un montant de près de 44 milliards de dollars. Sur les sept années écoulées, après le premier choc pétrolier, nous perdons alors en moyenne 22 milliards de dollars de réserves.
Ce qui est énorme vu que nous avions aussi enregistré des entrées de plus de 30 milliards de dollars par an. Mais nous ne pouvons plus retourner en arrière et refaire l'histoire économique de notre pays. Tout ce qui compte vraiment est comment éviter de se retrouver démuni face à des crises sévères qui peuvent nous heurter.
UNE COURSE DE VITESSE ENGAGEE
Tout ce que nous avons essayé jusqu'à présent n'a pas fonctionné. Nous avions confié à l'administration un travail herculéen : lister les produits semi-finis et finis fabriqués dans notre pays pour autoriser en partie ou en totalité les importations d'output non fabriqué dans notre pays et non nécessaire. L'histoire économique contemporaine ne comprend aucun pays qui a usé d'une telle méthode et réussi à construire une économie florissante. Cela pourrait se justifier pour une période transitoire ne dépassant pas une année pour mettre en place les mécanismes d'une économie fonctionnant avec un haut degré d'efficacité. Il fallait abandonner l'option durant cette période.
Elle ne pouvait en aucun cas constituer une alternative fiable de résolution d'un problème aussi profond. Le résultat est là et les théories économiques ainsi que les expériences pratiques des différentes nations montrent que cette solution n'est qu'une chimère. Tout au plus, elle pouvait constituer une étape courte et transitoire mais en aucun cas une solution définitive. Le nouveau choc pétrolier et la Covid-19 ont rendu la situation encore plus complexe.
Maintenant, une course contre la montre est engagée : entre la vitesse (et la qualité) d'exécution des politiques économiques et la fonte des réserves. Si ces dernières s'épuisent plus rapidement que la mise en oeuvre de dispositifs appropriés, alors même de meilleures politiques économiques au monde auront beaucoup de peine à s'exécuter efficacement. La marche vers le redressement serait chahutée par des remous sociaux graves. Certains analystes parlent de financement du développement par l'endettement. On oublie quelque chose de fondamental. De nos jours, la marche vers l'endettement implique la perte du contrôle des politiques économiques que nous pourrions concevoir. Les institutions internationales vont mettre leur grain de sable dans la machine. Il y a même risque de perte d'une partie de la souveraineté politique. Si les politiques d'endettement étaient efficaces on aurait eu de bons résultat avec l'ajustement structurel des années 90'. Or, nous avions une expérience malheureuse avec les instances internationales. Elle risque de se répéter.
ACCELERER LES REFORMES URGENTES
Il nous reste à gagner cette course de vitesse. A peine deux ou trois ans nous séparent de la date fatidique. J'ai développé ces scénarios dans un ouvrage qui détaille les diagnostics et les solutions : la décennie de la dernière chance. De cette décennie, il nous reste trois ans maximum. Les mesures administratives règlent peu de problèmes. Les véritables solutions sont toujours retardées par l'administration. Souvenez-vous de la fameuse liste électronique qu'on devait avoir pour cibler les personnes qui nécessitent une aide spécifique lorsqu'on abolira le système des subventions pour tous.
Sept ans après, personne ne sait où on en est avec ce simple dispositif qui a été mis en place par de nombreux pays en voie de développement en moins d'une année. La mise en place de bureaux de change et le glissement du dinar vers sa vraie valeur a été annoncée au moins trois fois, mais a toujours été reportée sans explication judicieuse. La problématique essentielle réside dans le fait qu'on a des institutions (administratives et économiques) de niveau 3 sur 10 et on veut leur faire accomplir des activités qui nécessitent un niveau managérial de 8/10.
Nous avons besoin d'une ingénierie globale qui transforme radicalement la manière de fonctionner de nos entreprises et de nos institutions économiques. L'ingénierie globale nécessite une organisation de l'Etat et une distribution des rôles très spécifiques. On ne peut aller dans les détails techniques. La transformation des universités serait au coeur du dispositif. Il est possible de réaliser quelques améliorations avec les institutions actuelles. Mais il n'est pas possible de leur faire mener des réformes qui vont nous permettre de créer une économie compétitive diversifiée et indépendante des hydrocarbures. Pour gagner cette bataille de la vitesse, il faut travailler au moins une à deux années sur les modes de fonctionnement des institutions. Après, tout deviendra plus facile.
Et les réformes pourront s'exécuter très rapidement. Dans l'ingénierie des réformes, il y a ce que l'on appelle l'ordonnancement. C'est fatal de se tromper si on met la charrue avant les boeufs. Si on essaye de mener des réformes avant de revoir en profondeur la qualité des acteurs qui vont les mettre en oeuvre, alors on aura fait une erreur d'ordonnancement. Cela se paye très cher. Il est donc grand temps de réformer les réformes.
Par Abdelhak Lamiri
PH. D. en sciences de gestion


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