Voilà un rapport qui ne vient aucunement remettre en cause l'ancienne politique énergétique du pays qui se basait sur une exploitation maximale des gisements gaziers et pétroliers. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, fraîchement désigné successeur de Chakib Khelil, a présenté au chef de l'Etat le bilan des réalisations de son secteur ainsi que les perspectives de son développement à moyen terme. En résumé, l'Algérie continuera à exploiter de façon maximale ses gisements de pétrole et de gaz, au moment où les experts les plus avertis estiment nécessaire le rationnement de l'énergie fossile. Cependant, le dossier embarrassant de Sonatrach, une société publique ébranlée par un gros scandale de corruption, a été évité avec adresse. Le président Bouteflika n'a soufflé mot sur cette affaire, encore moins sur les défis et les enjeux auxquels est confrontée l'entreprise publique des hydrocarbures. Pourtant, l'urgence de sa remise sur les rails se pose avec acuité, tandis qu'une nouvelle politique énergétique du pays mérite sérieusement d'être étudiée. Selon le rapport du ministre de l'Energie et des Mines, repris par l'APS, les perspectives de développement à moyen terme de l'amont pétrolier « montrent que la production nationale d'hydrocarbures connaîtra un rythme de croissance, reflétant l'effort d'optimisation de l'exploitation des gisements ». Cette croissance de la production primaire d'hydrocarbures sera accompagnée, indique-t-on, par le confortement et l'expansion des grandes canalisations de transport, notamment du gaz naturel. L'objectif premier étant de répondre à la fois à la forte hausse attendue de la demande intérieure et à l'augmentation des capacités d'exportation. Le ministère de l'Energie et des Mines, qui a hérité d'une Sonatrach sérieusement fragilisée, prévoit un « réel déploiement » durant les prochaines années de l'activité aval, à travers, notamment, « la réalisation de nouvelles unités ». Par ailleurs, il est prévu la réalisation de nouvelles centrales électriques pour une capacité globale de plus de 4000 mégawatts (MW) et la réalisation de 14 000 km par an de lignes d'électricité et de 9300 km par an de canalisations de gaz naturel. Durant l'exercice 2009, 6 centrales électriques de type turbines à gaz totalisant 2000 MW ont été réalisées, ainsi qu'une centrale de type cycle combiné de 1200 MW (Hadjret Nouss) renforçant ainsi le parc de production de 42%. Sonelgaz prévoit d'investir environ 3600 milliards de dinars (environ 48,5 milliards de dollars) durant la période 2010-2020. Les investissements dans les énergies renouvelables devraient générer à moyen terme une capacité globale de près de 200 mégawatts (MW), grâce à la mise sur pied de 3 centrales solaires. Les perspectives à moyen terme de la branche des mines font ressortir une forte croissance de la production, notamment pour le phosphate et le fer, lit-on dans le rapport prévisionnel de Youcef Yousfi. Le chef de l'Etat a demandé une « réévaluation » des projets d'industries pétrochimiques, « en tenant compte de leur capacité à générer une industrie en aval, et de la valorisation la meilleure de la rente gazière disponible ».