Fermé depuis le début de la pandémie du coronavirus dans le cadre des mesures préventives instaurées par les autorités compétentes, le métro d'Alger n'est toujours pas programmé à la réouverture, constate-on. Les habitués de ce moyen de transport, qui dessert pas moins de vingt stations à travers le centre de la capitale et sa banlieue, ne sont pas près à voir «le bout du tunnel» dans les jours à venir. En effet, ce moyen de locomotion a été fermé au mois de mars et sa réouverture était programmée pour le mois de juin dernier. Sa mise en service a malheureusement été annulée malgré la mise en place de tout le dispositif permettant de prémunir les voyageurs contre la propagation de la pandémie. A ce jour, sa fermeture fait polémique au sein de la population. A la veille de la réouverture de tous les lieux publics, les usagers s'interrogent sur le maintien de la fermeture. Pis encore, aucun communiqué officiel émanant des hautes autorités ou du moins un communiqué laconique de l'entreprise de gestion n'a été publié pour donner de plus amples explications sur la fermeture. Sur la page officielle de la société de gestion du métro, aucune note n'a été diffusée, encore moins devant l'entrée des bouches de métro où la société de gestion est habituée à communiquer à travers des notes placardées sur des murs. «Pour nous, ce moyen de transport était une délivrance. Comme beaucoup d'Algérois qui habitent à la périphérie d'Alger, j'habite à Aïn Naâdja et je travaille au centre-ville», confie un habitué. «Depuis sa fermeture et la reprise du travail dans mon entreprise dans le cadre des mesures préventives appliquées, j'éprouve beaucoup de peine à joindre les deux bouts. Au lieu de payer 50 da dans le métro, je prends actuellement un taxi pour 200 da et parfois un taxi clandestin à 500 da pour un simple trajet», se désole t-il. Pourtant, l'activité du transport en commun a repris (timidement) suite à un décret rendu public le 15 juin dernier, permettant aux transports privés et taxis urbains de reprendre du service. La corporation des taxieurs qui avait pourtant refusé de reprendre du service et émis des réserves sur les modalités de la reprise du service avait fini par abdiquer et a repris son activité. En l'absence du métro, ce moyen de locomotion «salutaire» pour les algérois, certains chauffeurs de taxi malintentionnés et des taxis fraudeurs qui opèrent dans la clandestinité n'hésitent pas à proposer leurs services à des prix exorbitants. Pour certains observateurs avertis, la réouverture du métro ajournée sine die n'obéit à aucune règle. Il va sans dire que la reprise de l'activité du tramway a été pourtant autorisée en date du 17 juin dernier, annoncée par l'entreprise d'exploitation Setram. Ce moyen de transport qui dessert l'ensemble des localités Est de la capitale enregistre pourtant quotidiennement un flux beaucoup plus important de voyageurs que le métro, en particulier en fin de journée. Une équation à laquelle la société d'exploitation du métro n'a pas donné d'explication à ses «chers abonnés». Un manque de communication flagrant qui n'est pas du tout du goût des abonnés qui, pour la plupart, ont payé des abonnements mensuels et qui ont expiré sans être utilisés. Les autorités ont annoncé la réouverture de tous les espaces publics, les mosquées et les plages qui prendra effet à partir de ce samedi, excepté le métro. Les habitués de ce moyen de transport continuent à s'interroger sur cette fermeture. Serait-elle due à une panne technique ou à des travaux de maintenance à l'intérieur des stations ? Quoi qu'il en soit, il est du devoir de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) d'informer ses abonnés.