Inauguré lundi par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le métro d'Alger est opérationnel au grand bonheur des Algérois qui aspirent à une amélioration des conditions de transport collectif dans la capitale, rongée par les embouteillages. Après de longues années, le métro d'Alger est ainsi sorti du tunnel avec le lancement officiel de la ligne 1, reliant sur 9,5 km la Grande-Poste au quartier Haï El Badr. Entamés dans les années 1980, les travaux du métro d'Alger avaient été suspendus à plusieurs reprises pendant plusieurs années, accusant un grand retard, avant d'être graduellement relancés à la faveur de deux grands plans nationaux d'investissements publics pluriannuels, celui de 2000-2004 et celui de 2005-2009. Mais, aujourd'hui, ce projet est sur les rails. Il offre d'excellentes conditions de transport et de sécurité pour les usagers, affirment des responsables de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA). Huit semaines après la mise en marche sans passagers du métro d'Alger, dite la marche à blanc, la société RATP-El Djazaïr procèdera à l'exploitation commerciale de la ligne 1, avec sa mise en service effective. Après l'achèvement des phases des essais mécaniques, dynamiques et ceux des différents systèmes, la société RATP-El Djazaïr avait lancé une opération d'exploitation non commerciale, une phase d'essai nécessaire en prévision de la mise en service effective du métro d'Alger. Pour le directeur général de la RATP-El Djazaïr, M. Pascal Garret, la marche à blanc était "une étape fondamentale" pour la réussite du projet. Plus de 100 exercices opérationnels ont été programmés durant cette phase. Il s'agit d'une répétition générale des activités qui seront réalisées quotidiennement par les équipes de l'opérateur telles que la conduite des trains, la gestion de la circulation, l'accueil des voyageurs et la vente de titres de transport. Le métro d'Alger assurera le transport de quelque 25.000 personnes par heure et par sens sur son unique ligne, avait affirmé le PDG de l'EMA, M. Aomar Hadbi. Selon ce responsable, 11 trains sont prêts à entrer en fonction avec une capacité théorique de transport de 1.240 passagers chacun. Le fonctionnement du métro d'Alger est prévu 7/7 jours de 5h00 du matin à 23h00. ''Il sera utilisé au maximum de ses capacités durant les heures de pointe avec une rame toutes les 3 mn et transportera une moyenne de 55 à 60 millions de voyageurs par an'', avait-il ajouté. Pour ce qui est du prix de ce nouveau service, il a été fixé à 50 DA le ticket permettant d'effectuer un ''aller simple'' sur la ligne 1 du métro d'Alger reliant les deux terminus, Grande Poste et Hai El Badr. "Le ticket unique est destiné aux clients qui voyagent occasionnellement", a-t-on précisé, alors que le tarif d'un ticket 10 voyages, permettant de voyager 10 fois, est fixé à 400 DA, soit une réduction de 20% par rapport au prix du ticket unique. Des abonnements seront également proposés pour des déplacement réguliers avec une périodicité d'une semaine ou un mois. Selon le ministre du Transport, le fonds de soutien aux transports collectifs interviendra dans le soutien des tarifs du métro pour plus de 210 milliards de centimes annuellement. La sécurité des voyageurs sera assurée par les 400 agents de police mobilisés au niveau des dix stations de métro. Plus de 244 caméras ont été, par ailleurs, installées au niveau de ces stations opérationnelles 24h/24 et 7/7 afin de transmettre toutes les images au commandement général où elles sont exploitées dans le contrôle de la circulation des voyageurs et l'intervention en cas d'agression ou d'acte criminel. En août 2010, le ministre du Transport, M. Amar Tou, avait indiqué que la première ligne du métro d'Alger sera opérationnelle après la résolution de "certains aspects" de sécurité liés à son exploitation. Il s'agit d'introduire de nouvelles normes de sécurité adoptées suite à l'incendie du tunnel du Mont-Blanc (France) intervenu en 2005, soit postérieurement à la conclusion du contrat du système intégral du métro d'Alger. Cette actualisation des normes a été opérée pour garantir à ce métro une sécurité maximale, selon le ministère des Transports. L'exploitation du métro d'Alger sera assurée par un personnel algérien à 98,5%, ont fait savoir des responsables du projet, précisant que 86% du personnel d'exploitation ont moins de 35 ans. Le métro d'Alger desservira, sur 10 stations, les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-centre. La première ligne du métro d'Alger aura coûté autour de 100 milliards de dinars, a indiqué le ministère.