La récente et tragique explosion au niveau du port de Beyrouth est pour nombre d'administrations portuaires une leçon pour redoubler de vigilance. Le groupe des services portuaires Serport a instruit les responsables des entreprises portuaires d'activer davantage la commission chargée de l'inspection et de l'évaluation des marchandises avariées ou en séjour prolongé au niveau des aires d'entreposage. «Le suivi et l'évaluation des marchandises importées, en souffrance au niveau des aires d'entreposage se fera par la commission tous les quinze jours au lieu d'une fois par mois... Cela permettra de libérer progressivement les espaces portuaires des conteneurs en souffrance qui entravent l'activité commerciale», déclare à l'APS le PDG du groupe, Djelloul Achour. Sans avancer un chiffre sur le nombre de conteneurs en souffrance, M. Achour note que les fausses déclarations et le manque de traçabilité du produit importé font prolonger le séjour des marchandises au niveau des aires d'entreposage. «Chaque conteneur en souffrance comporte un dossier administratif et juridique et souvent ce sont les procédures judiciaires qui prolongent le séjour de ces marchandises... Ces surfaces occupées pendant des mois, voire des années, entravent le bon fonctionnement des ports... C'est un constat malheureux car nous nous retrouvons avec des marchandises, quelquefois périmées qui occupent des espaces pour rien», déplore le même responsable en justifiant de l'intérêt de multiplier les contrôles par la commission chargée de l'inspection et de l'évaluation des marchandises avariées ou en séjour prolongé. Ladite commission jugera de la qualité des marchandises qui, si elles sont périmées ou non propres à la consommation, seront acheminées vers les décharges par le biais des APC en vue de leur destruction. Dans le cas où certaines marchandises sont des produits récupérables, la commission les cède aux établissements publics, notamment les jouets, les équipements électriques ou électroniques. Interrogé par l'APS sur les produits dangereux et inflammables au niveau des ports, Djelloul Achour assure que le règlement de l'exploitation des ports qui date de 1975 interdit le séjour de marchandises dangereuses au sein des aires de stockage portuaires. «Toutes les marchandises classées dangereuses transitent selon un règlement bien déterminé et la livraison se fait sous paillon», affirme-t-il. «La déclaration de l'enlèvement du produit dangereux s'effectue systématiquement dès son arrivée au port avant son acheminement sous paillon directement vers son destinataire et l'opération est effectuée sous escorte des services de sécurité», assure encore le même responsable. Certains ports, à l'exemple de ceux de Béjaïa, Skikda, Oran et Rouiba sont aussi équipés d'installations spécifiques dédiées au séjour des marchandises dangereuses pour une durée déterminée. «La déclaration de ces marchandises se fait sur place, un traitement particulier de ces produits est réalisé à l'intérieur même de ces enceintes portuaires avant leur acheminement vers leurs destinataires», note Achour Djelloul.