Plus de 350 conteneurs de marchandises importées sont en souffrance sur les quais du port de Béjaïa à cause de leur non-conformité aux procédures de dédouanement, à la loi du commerce, ou simplement la disparition de leurs réceptionnaires légaux dans la nature. L'effet premier de l'immobilisation est un surcroît d'encombrement des espaces d'entreposage, en sus des risques qu'implique le stationnement prolongé de certaines catégories de marchandises. 263 conteneurs renferment en effet des produits périssables qui ont eu le temps de dépasser les délais de péremption. Des hectolitres de liqueurs et de bières (160 conteneurs), déchargés depuis une année et non enlevés par l'importateur, font ainsi l'objet de démarches de réexpédition vers le fournisseur d'origine comme dernier recours avant leur destruction. L'avarie guette par ailleurs 70 tonnes de viandes congelées débarquées depuis l'année 2005. Sur ce point, M. Achour, directeur de l'exploitation au niveau de l'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), rassure que des dispositions ont été prises dès la réception de la marchandise, pour que la chaîne de froid ne soit pas rompue. Mais le cas inquiète tout de même d'autant qu'il rappelle l'épisode d'une évacuation, en catastrophe, d'une cargaison lourde de 49 tonnes sur la décharge publique de Boulimat en 2006 après que les odeurs de l'altération eurent empesté l'air jusque dans la périphérie du port. Le lot actuellement en souffrance est en principe réorienté vers la consommation animale et devrait être acheminé au parc zoologique de Ben Aknoun, apprend-on encore. Les autorités portuaires se retrouvent également impuissantes devant un vrac de 1300 tonnes de sucre et un autre lot de féculents entré en fermentation, apprennent d'autres sources. Dans la catégorie « produits non périssables », 94 conteneurs attendent d'être enlevés, dont 49 unités d'acides gras industriels, débarqués il y a bientôt une année. Au-delà des répercussions évidentes sur les capacités d'entreposage, le port ne percevra pas de droits de séjour sur les marchandises immobilisées, dans la mesure où les marchandises ne sont pas réceptionnées par les destinataires, explique le directeur de l'exploitation. Autre conséquence, la mobilisation des services portuaires dans les processus d'évacuation, avec ce que cela implique comme frais supplémentaires pour l'EPB.