Pékin a averti hier Washington de ne pas «jouer avec le feu» sur la question de Taïwan, au moment où un haut responsable américain achève une visite inédite dans l'île, en rendant hommage à l'ancien président Lee Teng-hui, rapportent des médias. La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces et condamne tout contact officiel entre l'île et des responsables étrangers. Sur fond de tensions croissantes avec Pékin sur une multitude de sujets (pandémie, Hong Kong, droits de l'homme, rivalité commerciale et technologique…), le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, a conclu hier une visite de trois jours à Taïwan, condamnée une nouvelle fois par Pékin. «Sur les questions concernant les intérêts fondamentaux de la Chine, certaines personnes aux Etats-Unis ne devraient pas se faire d'illusions et ne pas jouer avec le feu», a fustigé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, rappelant l'opposition de son pays à tout contact officiel entre les Etats-Unis et Taïwan «sous quelque prétexte que ce soit». Alex Azar est le responsable américain de plus haut rang à se rendre à Taïwan depuis 1979, année où Washington a rompu ses relations diplomatiques avec Taipei. Taïwan n'est pas reconnu comme un Etat indépendant par les Nations unies. Et Pékin menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance à Taipei ou d'intervention extérieure, notamment des Etats-Unis.