Pointée du doigt, la décadence du cadre de vie de nombreux quartiers de Sétif, où les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer, a atteint un pic au niveau des 450 logements (APC-Cnep) et aux 1000 logements (cité du 20 Août 1955). Hors de la mire des responsables, les sites en question attendent, depuis la nuit des temps, une utopique «amélioration urbaine». Oubliés, pour ne pas dire mis en quarantaine, les deux espaces ne représentent en vérité que la partie émergée de l'iceberg, et montrent la nonchalance des gestionnaires d'une aussi grande agglomération comme Sétif, laquelle touche le fond de l'abîme. Courroucés par le délabrement d'un environnement balafré, des habitants des quartiers précités ne mâchent pas leurs mots. Impatients de voir les responsables locaux tenir leurs engagements, les citoyens tancés par un réseau routier éventré, un éclairage public vacillant, des espaces verts et aires de jeux squattés par des quidams mués en gardiens de «parkings» illicites n'en peuvent plus. Véritables cités-dortoirs où l'existence a, le moins que l'on puisse dire, cédé le passage à toute une panoplie de maux sociaux, ces blocs à béton ne voient toujours pas le bout du tunnel. Implantées à quelques encablures des sièges de la commune et de la wilaya, ces deux autres zones d'ombre du chef-lieu crient leur douleur, leur détresse. «Pour donner un coup de fouet au cadre de vie du citoyen des 1000 logements, les différentes assemblées communales de Sétif ont dégagé plus de 20 milliards de centimes. Inscrite dans le cadre de l'amélioration urbaine, l'opération est renvoyée aux calendes grecques. Au grand désappointement des habitants contraints de vivoter dans un environnement hostile et dangereux, notamment pour les enfants privés d'espaces verts et d'aires de jeu. On s'explique mal la manière de faire de la commune prenant tout son temps pour mettre en application les décisions votées par toute l'assemblée et entérinées par la tutelle, en l'occurrence la wilaya», fulminent des occupants des 1000 logements où le «bien-être» du citoyen est en stand-by. Si la situation est difficile à la cité du 20 Août 1955, au niveau des 450 logements, le cauchemar empoisonne la vie de centaines de familles fustigeant, le «forfait» des élus qui ne se sont jamais hasardés à venir jeter un coup d'œil sur la catastrophe subie par une frange de la population. «Comme ils n'ont jamais mis les pieds dans ce capharnaüm, la plaie des 450 logements est le cadet des occupations et des soucis des élus. Nous interpellons le wali pour qu'il mette un terme à l'insupportable déchéance d'une autre zone d'ombre de Sétif payant cash la démission de ses élus», tonnent des habitants des 450 logements attendant impatiemment une bouée de sauvetage.