On prend les mêmes formules et on recommence. Le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali, a affirmé qu'une réflexion était en cours au sujet de l'ouverture du capital de certaines entreprises publiques, et ce, à travers l'épargne publique et privée. «Le gouvernement vient d'engager une réflexion autour de l'ouverture du capital de certains groupes publics et leur financement dans le cadre d'un plan intégré de restructuration», a-t-il affirmé en marge des travaux de la conférence sur la relance économique. Le même responsable explique que les banques assuraient par le passé le financement du déficit des groupes publics, mais le «gouvernement entend, désormais, insuffler une nouvelle dynamique à ces groupes à travers le recours à l'épargne publique et privée». Il estime que certaines entreprises détiennent des projets économiques efficaces à même de drainer l'épargne publique, mais dans le cas contraire, «leur présence sur le marché serait remise en question», rapporte l'APS. Le département ministériel de l'Industrie mènera une opération de calcul des actifs et des passifs pour déterminer le sort de ces entreprises. «Certaines entreprises rencontrent des problèmes à la commercialisation de leurs produits et non dans la gestion», précise-t-il. M. Aït Ali souligne que l'abrogation du régime préférentiel, qui existait au profit des activités de montage, permettra aux groupes économiques d'améliorer leur situation. Au sujet des opérations de compression d'effectifs touchant de nombreux travailleurs dans le segment du montage automobile, le ministre s'est montré ferme. Il a adopté un ton menaçant en notant que «personne ne peut nous faire du chantage par ce procédé. Il est des emplois productifs, d'autres moins productifs et d'autres nuisant carrément à l'économie nationale». Ferhat Aït Ali précise que «la prise en charge de tous les cas se fera à travers des cadres juridiques régissant les secteurs de l'emploi et de l'industrie et personne ne peut prétendre que son poste d'emploi est plus important qu'un autre». Minimisant l'ampleur de cette forme de gestion de l'après-faillite, M. Aït Ali indique que «si des sociétés ont procédé au licenciement de centaines de travailleurs, le secteur public avait, lui, connu des dizaines de milliers de licenciements, alors que des milliers de PME avaient disparu du fait de la faillite des projets de montage automobile, à l'origine d'une saignée de la devise, et dont le financement se faisait à travers des exonérations fiscales et douanières». Ainsi, le gouvernement se montre très peu touché par la vague de licenciements de travailleurs des usines de montage automobile. Après le préjudice financier, nous voilà devant le préjudice social que ces projets, pourtant permis et autorisés par les autorités publiques, vont causer à des employés qui n'ont rien demandé d'autre que de travailler.