Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a indiqué vendredi dans une déclaration à la presse à son arrivée à Bamako pour une visite d'une journée que le Mali est un pays «extrêmement important pour l'Algérie». «(...) Tout ce qui concerne ce pays voisin nous concerne aussi», a-t-il ajouté. La visite de Sabri Boukadoum à Bamako intervient 10 jours après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Il est le premier membre d'un gouvernement étranger à se rendre à Bamako depuis le putsch du 18 août, en dehors des médiateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). «Je suis venu sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour écouter d'abord, discuter et échanger les points de vue sur la situation au Mali de manière à ce que le peuple malien puisse vivre dans la paix, la sérénité et la concorde», a-t-il souligné. M. Boukadoum a, en outre, relevé que l'Algérie et le Mali sont deux pays voisins qui partagent de longues frontières et qui sont unis par des liens «historiques, familiaux, tribaux et d'amitié». Sur place, Sabri Boukadoum s'est entretenu avec les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) au Mali qui ont renversé IBK, rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette rencontre a eu pour objet «la situation prévalant au Mali ainsi les paramètres de la sortie de la crise», note la même source. Lors de ses entretiens, le ministre des Affaires étrangères a réitéré «la disponibilité de l'Algérie à accompagner le Mali en ces circonstances particulières, comme elle l'a toujours fait». Il a réitéré, à cet égard, «l'engagement indéfectible de l'Algérie en direction du Mali et du peuple malien frère, qui a depuis toujours caractérisé les relations entre les deux pays, y compris dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du Processus d'Alger». Cette rencontre a été l'occasion, ajoute la même source, de «réitérer l'attachement à sa mise en œuvre effectif pour une sortie durable de la crise au Mali». M. Boukadoum a mis en exergue la conviction de l'Algérie que «seule la voie pacifique du dialogue entre les enfants du pays est à même d'amorcer un réel processus permettant de surmonter les difficultés de l'heure», souligne le communiqué. A cette occasion, les membres du CNSP «ont exprimé leur gratitude pour cette visite, la première du genre et de ce niveau, qui constitue un grand geste d'amitié et de solidarité en direction du Mali. Ils ont exprimé leur confiance en l'Algérie qui s'est toujours tenue du côté du peuple malien frère», ajoute-t-on. Au terme des discussions, les membres du CNSP, tout en réitérant leur attachement aux relations bilatérales avec l'Algérie, «ont exprimé leur souhait d'être accompagnés dans leurs efforts visant à aller vers une sortie de crise consensuelle dans les délais les plus courts possibles», conclut le communiqué du MAE. L'Algérie qui a accueilli, en tant que chef de file de la médiation internationale au Mali, les négociations ayant abouti en 2015 à un accord de paix entre Bamako et les groupes armés, a réagi au coup d'Etat qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en appelant à des élections et au «respect de l'ordre constitutionnel».
Boukadoum s'entretient avec le chef de la MINUSMA Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s'est entretenu, vendredi à Bamako, avec Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie algérienne a également eu des discussions avec le chef de la Mission de l'Union africaine pour le Sahel (Misahel), Pierre Buyoya. Ces deux rencontres ont eu pour objet «la situation prévalant actuellement au Mali ainsi que les voies et moyens à même d'accompagner ce pays frère et voisin pour surmonter les défis de l'heure», précise la même source.APS