Deux mois après sa remise en liberté provisoire, Karim Tabbou, porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), parti non encore agréé, et figure emblématique du hirak, a renoué hier avec les tribunaux. Il a comparu devant le tribunal de Koléa pour une affaire pour laquelle il avait été arrêté le 12 septembre 2019 avant d'être libéré deux semaines plus tard. Le procès a été reporté au 26 octobre prochain. Dans cette affaire, Karim Tabbou est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée» et «atteinte à l'intégrité du territoire», selon l'ordonnance de renvoi, en vertu des articles 74 et 79 du code pénal. «Est puni de réclusion à temps, de cinq à dix ans, quiconque, en temps de paix, en vue de nuire à la défense nationale, a entravé la circulation de matériel militaire ou a, par quelque moyen que ce soit, provoqué, facilité ou organisé une action violente ou concertée ayant ces entraves pour but ou pour résultat», dispose l'article 74, tandis que l'article 79 stipule que «quiconque (...) a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l'intégrité du territoire national, est puni d'un emprisonnement d'un à dix ans et d'une amende de 3000 à 70 000 DA et Il peut être privé des droits civiques et politiques». Le report du procès, cinquième du genre, est intervenu sur demande de sa défense. La défense de l'accusé, placé sous contrôle judiciaire, a motivé sa demande de report par «la nécessité d'une bonne préparation du procès», selon les déclarations d'un de ses avocats en marge de l'audience reprise par l'APS. Faut-il rappeler que le parquet du tribunal de Koléa avait renvoyé l'affaire devant le juge d'instruction, qui a ordonné le 11 septembre 2019 le placement en détention provisoire de Karim Tabbou, qui a été arrêté le 12 septembre de la même année. La chambre d'accusation de la cour de Tipasa avait décidé, le 25 septembre 2019, de placer l'accusé sous contrôle judiciaire et ordonné sa libération. Les griefs retenus contre Karim Tabbou sont liés à des déclarations qu'il aurait tenues le 8 mai de l'année dernière, lors d'un meeting populaire à Kherrata. Arrêté près de son domicile à Douéra, le 11 septembre, Karim Tabbou est placé en détention provisoire sur ordonnance du juge d'instruction au terme d'une garde à vue de 24 heures. Mais la chambre d'accusation de la cour de Tipasa décide, à la surprise générale, d'annuler deux semaines plus tard la décision du juge d'instruction et de le remettre en liberté. Mais pour une courte durée, puisque le lendemain, il sera arrêté de nouveau et emprisonné. Après près de dix mois derrière les barreaux, Karim Tabbou a retrouvé la liberté le 2 juillet.