Deux candidates au baccalauréat ont été exclues au premier jour de l'examen pour cause de retard, à Tamanrasset, provoquant l'émoi sur les réseaux sociaux. La vidéo des deux sœurs Akouar, diffusée par la chaîne privée El Bilad, est devenue virale : plus d'un million de vues et des milliers de partages. Une campagne de soutien a aussitôt été lancée : des facebookeurs très remontés ont vigoureusement dénoncé la décision «injuste» du responsable du centre d'examen Chihani Bachir, qui «a exclu les deux candidates alors qu'il aurait pu être plus clément», d'autant que la population de cette région de Tamanrasset déshéritée est «oubliée, sauf lors des élections». Des appels pressants pour réintégrer les deux lycéennes ont été lancés le soir même de la diffusion de la vidéo, montrant les filles et leur père. Tout en regrettant une telle situation, une autre partie de l'opinion a mis en avant l'obligation du «respect strict» de la réglementation en vigueur en pareil cas. Hier, la direction de l'éducation de Tamanrasset a décidé d'envoyer une commission d'enquête au centre d'examen Chihani Bachir. Conclusion sans appel : les candidates, qui habiteraient à «20 mètres» du centre d'examen «sont arrivées trop en retard» et donc «il n'y a pas de possibilité pour elles d'être réintégrées». Sektou Bousbiaât, directrice de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset, précise que les candidates s'étaient présentées presque à 9h et n'avaient pas le droit d'entrer en classe. «Ces filles doivent se préparer pour l'année prochaine», tranche la directrice. «Assurer la crédibilité du bac» Dans la journée d'hier, des appels de candidats exclus de l'examen ont été diffusés. A Djelfa, quelque 70 candidats ont été renvoyés pour cause de retard non justifié. La réglementation de la question des retards à l'examen du bac a été renforcée ces dernières années : les portes des centres d'examen sont ouvertes à 7h30. L'entrée pour les candidats est fixée à 8h. Les retardataires ont jusqu'à 8h30 pour rejoindre les classes d'examen avec la consignation de leurs noms sur des registres de retard. Aucun retard ne peut être autorisé au-delà de 8h30. L'ex-ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait annoncé en 2018 l'attribution d'une demi-heure aux candidats pour rejoindre leurs centres d'examen, à condition que leurs retards soient accompagnés d'un justificatif. Le retard au-delà de 8h30 (le temps consacré à la distribution des sujets) constitue une «cause suffisante» d'exclusion. «Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la série de mesures adoptées pour sécuriser le baccalauréat et assurer sa crédibilité», avait-elle précisé. Durant la session du baccalauréat 2018, qui a vu le renforcement de ces dispositions, quelque 202 candidats avaient été exclus pour cause de retard durant les trois premiers jours de l'examen.