La plupart des chantiers de réhabilitation du vieux bâti dans la capitale sont en souffrance. Les exemples qui illustrent cette situation de déliquescence générale, ne manquent pas. Au 18 rue Mohamed Belouizdad, à la place du 1er Mai, les travaux de restauration d'un immeuble traînent en longueur depuis deux ans. Plus grave encore, cet immeuble vétuste a été complètement décapé de l'extérieur, sauf que les travaux se sont arrêtés net. Cette intervention initiale a davantage fragilisé l'immeuble, rendant de surcroît toute sa structure vulnérable. «des fissures gigantesques sont apparues sur la devanture de l'immeuble et dans les endroits les plus improbables tels que les encoignures et la toiture», confie une habitante de l'immeuble, qui affirme par ailleurs avoir pris attache avec tous les intervenants afin de relancer le chantier, en vain. «Nous sommes ballottés entre l'OPGI, le bureau d'étude et l'entrepreneur. Cela fait presque deux ans que les travaux n'ont pas bougé d'un iota», déplore-t-elle. En attendant que les travaux reprennent, les familles qui occupent cet immeuble doivent faire face à un hiver qui s'annonce d'ores et déjà rude. «La moindre chute de pluie provoque des infiltrations qui submergent les appartements. Les murs imbibés d'eau s'alourdissent dangereusement et risquent de céder à tout moment. Ce dont nous sommes certains, c'est que ces travaux au lieu de consolider la bâtisse, l'ont au contraire fragilisée. Les appartements à l'intérieur étaient assez potables. Les infiltrations causées par les eaux pluviales les ont totalement dégradés», confie-t-elle, et de conclure : «Le danger est permanent. Nous nous attendons au pire, particulièrement durant la saison des grandes pluies. Nous lançons un appel urgent aux autorités compétentes afin qu'elles prennent en charge notre problème, car il y va de nos vies et de celles de nos enfants». Cette situation de réhabilitation du vieux bâti dans la capitale est à l'arrêt dans plusieurs endroits, à l'instar de la rue Hassiba Ben Bouali. Des immeubles dont les travaux de réhabilitation ont été lancés il y a plusieurs mois connaissent un ralentissement déconcertant, voire un arrêt complet. A partir de la station service du Jardin d'Essai jusqu'au hangar de l'Etusa, des travaux ont été entamés sur plusieurs immeubles avec l'installation d'échafaudages et décapage de portions entières de façades. Cependant, on ne sait pour quelle raison ces échafaudages ont été enlevés et les travaux stoppés net. «Nous espérons que les travaux reprendront dans les plus brefs délai. Les services de la wilaya ne nous ont même pas donné d'explications sur les motifs de cet arrêt. Si tout au moins on daigne nous informer, on saura que cela est dû à une résiliation de contrat de l'entreprise chargée de la réalisation, ou de tout autre raison», fait savoir une habitante de la rue Hassiba Ben Bouali.