Après une longue et profonde léthargie, le centre-ville de Chlef, considéré comme un centre névralgique et un grand carrefour du centre-ville ouest du pays, renaît de ses cendres et reprend des couleurs, la nuit, à la grande joie des habitants et des passagers. D'habitude, il se vidait totalement de ses occupants en fin de journée, et les commerces et cafés baissaient rideau avant même la tombée de la nuit. Seuls les chiens et chats errants et les SDF campaient sur les lieux, donnant l'impression d'avoir survécu à une « apocalypse ». Il est vrai qu'en matière de catastrophes, la ville en avait connu tellement ces deux dernières décennies. Il y eut d'abord le tremblement de terre de 1980 qui avait ravagé la région puis la décennie noire du terrorisme et son lot quotidien de terreurs et d'horreurs. L'éclatement de la ville en plusieurs cités d'habitation éloignées et la psychose des attentats obligeaient les gens à quitter l'agglomération plus tôt que prévu. Aujourd'hui, avec le retour à la vie normale et la reconstruction du centre-ville, les choses ont commencé à changer dans le sens souhaité par les citoyens et visiteurs. L'animation est à la mesure de la dimension prise par ce grand centre urbain, à tel point qu'il est difficile de circuler pendant la journée ou de trouver une place pour le stationnement des véhicules. Ce qui témoigne de l'afflux considérable que connaît cette région pour des questions d'ordre économique, sociale et administratif, avec tout ce que cela engendre comme désagréments pour les usagers et les piétons. Des magasins neufs, qui n'ont rien à envier à ceux des grandes villes modernes par leur remarquable esthétique, ont vu le jour ici et là. Les cafés, cybercafés et points de vente des portables émergent du lot par leur nombre croissant. Les édifices publics nouvellement construits, à l'image du musée national, du siège de l'APW et ceux des affaires religieuses et de la direction régionale des P et T, « brillent » par la qualité de leur conception architecturale, suscitant ainsi l'admiration des passants. La ville reprend aussi vie le soir, chose qui, il n'y a pas si longtemps, relevait de l'impossible et de l'imaginaire pour les raisons évoquées plus haut. Les commerces d'alimentation générale, les vendeurs de pizzas et les cybercafés demeurent ouverts jusqu'à une heure tardive de la nuit. L'amélioration et la remise en l''état de l'éclairage public contribuent efficacement à l'animation nocturne, signe d'une reprise normale des activités de ce grand carrefour. Un seul point noir cependant : l'absence des transports publics au-delà de 19 h, car beaucoup d'exploitants des lignes urbaines résident en dehors du chef-lieu de wilaya. Une aberration de taille !