Le directoire du PRA, instance provisoire dirigée par Naar Abi Bakr, a tenu, jeudi dernier, au siège local du parti, une réunion des cadres de l'Ouest du pays pour débattre de la possibilité d'organiser un congrès extraordinaire. Des rencontres similaires seront organisées les jeudis prochains, d'abord à Sétif pour l'Est du pays, ensuite à Alger pour la région Centre. Ces concertations devront aboutir, dans un premier temps, à la convocation d'une rencontre nationale à laquelle prendront part des membres du Conseil national, mais aussi des cadres influents du parti, tels ses membres fondateurs. Dans un deuxième temps, il s'agira, selon M. Naar, de fixer un délai, le plus court possible, pour la tenue d'un congrès qui va remettre sur les rails cette formation fondée en 1989 par M. Boukrouh. Le dernier congrès, tenu le 14 octobre dernier, a été remis en cause 48h après, a-t-on précisé. Une requête visant son annulation a été ensuite déposée au ministère de l'Intérieur puis à la Chambre administrative de la cour d'Alger. Ce denier aspect a été évoqué dans le contenu de la plainte introduite près le tribunal de Sidi M'hamed contre Smain Abderrazak, l'actuel SG décrié par ses pairs. Constitués également partie civile, Zouaoui Abdelkader (président du dernier congrès), O. Mahfoud Abdellah et Triki Omar ont porté plainte pour abus de confiance et détournement de biens sociaux. Il s'agit, notamment, du montant relatif aux frais du congrès mais aussi de la vente, suite à un désistement, du local de Boumerdès. Dans le premier cas, les frais déclarés à hauteur de 3,89 millions de DA ne correspondraient pas, selon les contestataires, à la réalité. A raison de 1 800 DA par personne, ces derniers ont estimé le coût de leur congrès à seulement 400 000 DA. Pour le deuxième cas, la plainte stipule que la vente du local a rapporté aux alentours de 3,5 millions de DA qui ne sont jamais rentrés dans le compte « officiel » du PRA. Des frais inexpliqués Alors que le contenu de la plainte a fait l'unanimité au sein des participants, les modalités d'ordre organique ont par contre suscité des débats parfois houleux. Un participant s'est, par exemple, élevé contre le fait que certains contestataires avaient eux-mêmes contribué à la désignation de Smain Abderrazak à la tête du parti. « Nous nous sommes trompés », s'est-on résigné à dire. Le SG du parti est accusé, par ailleurs, d'être « atteint de la folie des grandeurs » pour avoir apposé ses photos sur les documents officiels du parti dont il a, par ailleurs, changé le logo et même le slogan (un chameau à la place de la colombe). La tenue « au plus vite » d'un congrès « réparateur » est, elle-même, conditionnée par les résultats des requêtes déposées pour annulation du précédent. Sur un plan juridique, cet aspect n'a pas été tranché par les participants. Certains parmi eux ont assuré avoir été contactés personnellement par M. Abderrazak. Celui-ci, actuellement président de la Commission nationale de l'amnistie générale (CNAG, une instance non agréée, précise-t-on) leur aurait fait part de sa volonté de quitter la direction du PRA sous certaines conditions dont le retrait de la plainte. Les militants du PRA se disent en faveur de la réconciliation nationale mais en tenant compte des victimes du terrorisme d'abord, des familles des disparus ensuite et, enfin, des repentis.