Le Parti du renouveau algérien vit ces derniers jours une crise sans précédent. En effet, la situation au sein de ce parti politique est devenue très tendue depuis quelque temps. Un scénario unique a transformé jeudi dernier les alentours du siège du PRA en un véritable champ de bataille. Des militants du PRA ont bloqué la rue faisant face au siège de leur parti. Les manifestants demandaient le départ du secrétaire général M.Yacine Tarkmane. Rassemblés sur les trottoirs, une poignée de personnes, selon le communiqué du PRA, conduite par un exclu du parti, a élu un certain Naar Aboubakr à la place de Yacine Tarkmane. Celui-ci est accusé d'avoir mené le PRA droit au chaos. Selon M.Khellas, un membre du conseil national du Parti du renouveau algérien, «le bilan de Tarkmane est catastrophique sur tous les plans». Il ajoute par ailleurs que «la durée du mandat de Tarkmane a expiré avec la fin de la période transitoire le 1er juin 2002 comme convenu au quatrième congrès du parti». Ainsi, toutes les actions qui s'inscrivent au-delà de cette date sont illégales a-t-il estimé. Par ailleurs, les militants manifestants du PRA ont reproché à leur secrétaire général une gestion financière et politique catastrophique ainsi qu'une marginalisation totale des instances du parti. Cependant, la réalité est tout autre. Sinon pourquoi attendre deux ans pour manifester? La réponse a désormais un rapport direct avec la prochaine échéance électorale. En effet, à l'origine du conflit, le soutien du PRA à la candidature du le secrétaire général du FLN Ali Benflis. Yacine Tarkmane a, rappelons-le dénoncé la décision de la justice d'invalider le 8e congrès du FLN en apportant son soutien total à Benflis. Ce qui a provoqué la discorde au sein du parti. C'est ainsi qu'une contre-attaque a été montée rapidement pour destituer le SG du PRA. Ce qui permettra à la nouvelle instance d'annoncer son soutien au président Bouteflika. Décidément la bataille entre le président Bouteflika et son ex-chef de gouvernement défie toutes les chroniques. Le bouillonnement politique, à l'approche de l'élection présidentielle, a atteint son paroxysme. Après avoir envahi pratiquement toutes les institutions de l'Etat pour les diviser en anti-Benflis et pro-Bouteflika, le «jeu» gagne davantage du terrain en une vitesse vertigineuse. Après le FLN, le PRA est la deuxième formation politique à subir les aléas et les conséquences d'une campagne électorale anticipée, cela en plus de nombreux mouvements de masse, tels que l'Unja et l'Unea au moment où l'Ugta fait face à des pressions de même nature. L'on se demande à qui sera le tour?