Une session extraordinaire de l'Assemblée populaire communale (APC) a, tout récemment, été consacrée à l'étude de la situation de l'EPIC Nadif.com après un débrayage de près d'une semaine des travailleurs de cette entreprise autonome. A l'issue de cette session, les élus ont approuvé le principe d'un transfert budgétaire pour renflouer les caisses de l'EPIC, sans en préciser ni le montant ni les procédures de financement. «L'APC va-t-elle puiser dans le chapitre des dépenses liées aux imprévus ? Doit-elle encore subventionner un établissement public de wilaya bénéficiant de l'autonomie de gestion ?», s'interrogent des élus qui contestent le fait d'assigner à la commune la mission de maintenir l'équilibre budgétaire d'un prestataire de service. Il faut dire que la demande de subvention d'un montant de presque 7 milliards de centimes, formulée par les gestionnaires de Nadif.com, même si elle sera accordée, ne règlera nullement le problème de fond lié à la nature de l'EPIC et à sa gestion. «L'EPIC souffre d'un problème de gestion et de l'absence d'un plan de charge englobant d'autres communes», ajoutent-ils. Créée par arrêté ministériel du 9 juillet 2014, l'EPIC a, en effet, pour vocation de procéder au ramassage des déchets ménagers à l'échelle de toutes les communes de la wilaya de Sidi Bel Abbès, et pas uniquement au niveau de la ville de Sidi Bel Abbès. Selon nos interlocuteurs, le transfert des activités de ramassage des déchets de l'APC vers Nadif.com s'est accompagné de la mise à disposition, à titre gracieux, de locaux et d'importants moyens de l'APC. Aussi, l'APC a concédé d'importants financements depuis la mise en œuvre des clauses de dispositions contractées avec Nadif.com, à savoir 18 milliards de cts en 2017, 20 milliards cts (2018), 27 milliards de cts (2019) et 19,4 milliards de centimes pour l'année 2020. «Le contrat de 2020 a été payé dans sa totalité pour une durée d'une année», précisent-ils. Approchés par El Watan, des élus n'ont pas manqué, par ailleurs, de s'interroger sur certaines dépenses de l'EPIC au moment où elle n'arrive pas à s'acquitter convenablement des salaires de plus de 200 employés. «Comment une entreprise qui affiche des salaires impayés peut se permettre d'acquérir des véhicules neufs, du mobilier et des équipements informatiques et de télésurveillance», se demandent-ils. Selon eux, l'une des solutions à même de sortir l'EPIC de son marasme est de lui permettre d'intervenir dans les 52 communes à travers des incitations financières, «au lieu de demander aux élus de triturer la réglementation pour renflouer ses caisses alors que celle-ci a été totalement payée et par avance». L'EPIC est, pour rappel, géré par un Conseil d'administration présidé par le wali. Advertisements