Vingt-cinq communications figurent au programme du colloque international « Rachid Boudjedra et la productivité du texte », organisé à partir de jeudi dernier, par le CRASC d'Oran. Des chercheurs et universitaires nationaux (Oran, Tlemcen, Alger, Saïda, Constantine, Tizi Ouzou, Mostaganem, Skikda, Adrar, Souk Ahras et Médéa) et étrangers, provenant de France, de Tunisie, d'Allemagne et d'Espagne, débattront deux jours durant de l'expérience de Boudjedra dans le champ de l'écriture et son apport dans le renouveau de la littérature algérienne en particulier et arabe en général. Les initiateurs de ce colloque ont retenu cinq axes de réflexion pour « revisiter » l'œuvre boudjedrienne et débattre de la problématique de cette rencontre. Il s'agit des thèmes « Ecriture et modernité chez Rachid Boudjedra », « Langue et intertextualité/Identité et différence », « Discours narratif, espace et intertextualité », « Espace idéologique et écriture romanesque » et « Roman familial et réception critique ». Si de nombreux participants à cette rencontre scientifique s'intéressent à l'auteur de « La répudiation », du « Démantèlement » et de « La prise de Gibraltar » en tant que romancier et homme de lettres, d'autres intervenants se pencheront surtout sur l'homme, sur le producteur d'idées et sur « l'agitateur », le briseur de tabous qui a su donner un souffle nouveau et une dimension particulière à la littérature algérienne et arabe. Boudjedra, « l'écrivain subversif » pour reprendre le terme de Benaouda Lebdaï de l'université d'Angers, est l'auteur qui a su le plus prendre en charge certaines questions qui minent les sociétés arabes et maghrébines, comme les thèmes de la langue, la sexualité, la femme, l'histoire, le politique, la modernité, la mémoire et l'identité entre autres. Avec une bibliographie riche de plus d'une dizaine de titres, Rachid Boudjedra est demeuré le témoin des évolutions et bouleversements qui ont marqué sa société depuis les années 1970. Il restera parmi les rares auteurs algériens qui ont choisi leur camp au sujet du terrorisme et la vague déferlante des groupes armés. Son pamphlet, « Le FIS de la haine », est éloquent dans ce contexte.