Alors que l'année tire à sa fin, la quasi-totalité des Assemblées communales de la wilaya de Boumerdès n'ont pas encore voté le budget primitif du prochain exercice afin de répondre aux besoins les plus urgents de leurs administrés. Même l'APW est gagnée par l'immobilisme et tarde encore à examiner le budget primitif bien que la loi exige son approbation en assemblée avant le 31 octobre de l'année. «On se cache derrière la pandémie alors que le wali réunit le conseil exécutif et les élus régulièrement. Plus grave encore, 6 sur les 9 commissions de l'assemblée n'ont établi aucun rapport depuis 2017. Il y a des élus détachés qui viennent une fois par mois au siège. La commission économique et financière se contente juste de ce qui est obligatoire, c'est-à-dire les Budgets primitif (BP) et supplémentaire (BS). Celle qui se charge du volet investissement n'a élaboré aucun rapport alors que la plupart des zones d'activité et de dépôt sont livrées à l'abandon», dénonce un élu. Même situation dans les communes. Certains maires et leurs adjoints invoquent mille et une excuses pour justifier leur inertie. «J'étais en congé. Je ne sais pas si le budget est finalisé ou non», dixit un membre de l'exécutif de Chabet El Ameur. Le P/APC de Béni Amrane affirme que le BP sera soumis à l'Assemblée dans quelques jours. Même réponse des élus de Bordj Menaiel, Thénia, Corso, Tidjelabine, Taouarga, Timezrit, Naciria, etc. Le maire de cette dernière localité, M. Yassa, rejette la balle à la direction de l'administration locale lui reprochant de ne pas envoyer les fiches de calculs aux communes à temps. «Comment peut-on élaborer le BP en octobre alors que le BS est approuvé un mois auparavant. Il ne faut pas oublier que les budgets ne peuvent être exécutés qu'une fois visés par les dairas et les contrôleurs financiers. Cela prend minimum un mois», souligne-t-il avant de se plaindre de la baisse sans précédent des recettes fiscales. Même avis du vice-président de Corso, une commune où le budget accuse un déficit de 100 millions de dinars. «On a demandé une subvention d'équilibre, mais le ministère nous a accordé 17 millions, soit juste de quoi couvrir 2 mois de salaires», indique-t-il, ajoutant que le BP de l'année prochaine, estimé à 130 millions, couvrira 7 mois de salaire des employés de la commune. Ce problème se pose aussi avec acuité aussi bien à Bordj Menaiel et Thénia qu'à Tidjelabine, une municipalité dont 90% des recettes proviennent du marché de véhicules. Fermé depuis huit mois, ce marché devra générer 17 milliards de centimes à la caisse de la collectivité. Que font les élus pour remédier au manque de ressources financières ? Pas grand-chose. A Boumerdès, d'importants biens de la commune sont cédés au dinar symbolique. Le montant des revenus des biens immobiliers de cette municipalité est estimé à 17 millions de dinars/an alors que le montant des recettes non fiscales non recouvrées dépasse 400 millions. L'ancienne assemblée avait délibéré pour augmenter les prix de location des locaux de 4140 à 18 000 DA/mois et la concession des parkings aux enchères, dont ceux utilisés par Tahkout Mahieddine, mais cela n'a jamais été appliqué dans les faits. Les autorités recommandent parfois une chose et font son contraire. En 2019, le parking de la plage de Corso, cédé à un privé, a généré 8 millions de dinars à la trésorerie. Malgré cela, le contrat de l'exploitant a été résilié en 2020 sur instruction du wali. Advertisements