Malgré les dernières directives du ministre de tutelle, aucun changement notable n'a été opéré pour lancer les projets de logement affectés au profit de la wilaya de Boumerdès. Le désarroi des familles mal logées ne fait que s'amplifier. La grogne touche surtout les postulants aux programmes LSP/LPA. Cette catégorie de citoyens ne sait plus à quel saint se vouer pour dénoncer le diktat des promoteurs et les retards enregistrés dans la réalisation de leurs logements. Le cas des souscripteurs des 100 LPA de Sablière est édifiant. La plupart d'entre eux ont versé 700 000 DA au promoteur en 2014. «En contrepartie, ce dernier leur a donné un petit bon alors que la loi l'oblige à leur délivrer les contrats de vente sur plan (VSP). Ce n'est qu'après cinq ans qu'on s'est rendu compte de la supercherie», avoue Djelloul, un retraité de l'armée. Les travaux ne sont pas encore sortis du sol et l'entreprise a tout abandonné en raison de difficultés financières. «Le promoteur a été poursuivi en justice et le projet devra être repris par l'OPGI, mais ce dernier a refusé. Nous avons envoyé six demandes d'audience au wali. Il ne nous a pas répondu», s'indigne-t-il. Ce père de trois enfants vit dans un F3 qu'il a loué à 35 000 DA/mois. Jusqu'à quand ? Lui et ses amis d'infortune ont protesté plus de dix fois devant le siège de la wilaya. Mais toujours aucune solution en vue. « Aujourd'hui, mon objectif n'est pas d'avoir un logement mais de récupérer mon argent», confie-il, désabusé. Comme lui, ils sont plusieurs centaines de souscripteurs à la même formule de logement à s'être ballottés d'un service à un autre. Sur 4852 logements LSP/LPA inscrits au profit de la wilaya, seulement 883 sont achevés, 3969 sont en cours et 1066 sont à l'arrêt. Les responsables du secteur justifient cette situation par la défaillance des promoteurs, les difficultés d'accès au terrain et les lenteurs dans la finalisation des études. Même la nouvelle formule LPA n'a pas été épargnée par les blocages. La wilaya a bénéficié d'un quota de 2140 unités, mais 1230 ne sont pas encore lancées à cause des lourdeurs bureautiques. Malgré les réclamations des postulants, les listes des futures bénéficiaires ne sont établies ni à Boumerdès ni à Corso, Boudouaou ou les Issers. La plupart des promoteurs désignés n'ont pas encore obtenu les documents administratifs pour pouvoir entamer les travaux. Les services en charge du foncier mettent parfois plusieurs mois pour leur délivrer les plans de morcellement et les actes de propriété des terrains. Malgré cela, nombreux sont ceux qui exigent aux souscripteurs le paiement de la 1re ou la 2e tranche alors que l'article 42 de la loi n°11-04 du 17 février 2011 stipule qu'il est strictement interdit d'accepter ou d'exiger un quelconque versement des acquéreurs avant la signature du VSP. Le chantier des 100 LPA de Figuier est bloqué depuis plusieurs mois, suscitant l'indignation des acquéreurs, notamment ceux qui ont payé la 2e et la 3e tranches du prix du logement. A Naciria, une partie de l'assiette abritant le projet des 100 LSP en litige depuis 2014 entre l'OPGI et l'APC. Une situation qui irrite au plus haut point les postulants dont la plupart avait déjà versé 700 000 DA au promoteur alors que celui-ci ne dispose pas encore du permis de construire. Idem pour les chantiers des 50 LSP de Souk El Had, bloqué depuis 2016 ou celui des 140 LPA de Bordj Menaiel retardé à cause d'une opposition. Ces entraves ont fait l'objet de plusieurs réunions entre les services concernés, mais leurs recommandations ont rarement été appliquées. Advertisements